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Législatives: envers et contre toute logique

Vaille que vaille, le régime a tenu le 1er tour des élections législatives hier dimanche. Ni la crise sanitaire avec la confirmation de plusieurs cas au coronavirus ni l’insécurité sur une grande partie du territoire national n’a convaincu le pouvoir de revoir sa copie pour la tenue des législatives. En maintenant à tout prix ce scrutin dans ces contextes, le pouvoir montre son insouciance quant à la santé de sa population avec le risque lié à la propagation du coronavirus.   

 

Des Maliens étaient appelés aux urnes hier dimanche pour le 1er tour des élections législatives sur l’ensemble du territoire national. Le processus rentre dans le cadre du renouvellement de l’Assemblée nationale dont le mandat est devenu caduc depuis plus d’une année.

Toutefois, le contexte de son organisation est marqué par l’insécurité et l’urgence sanitaire dans la lutte contre le coronavirus. Deux situations préoccupantes pour la vie de la nation qui n’ont pas conseillé, interpellé le pouvoir de reporter ces élections. Tout se passe dans les discours comme s’il n’y avait rien. Or, il y a péril en la demeure.  Dans l’un ou l’autre cas, ce sont des centaines de vies qui sont menacées. Elles ne semblent pas couper le sommeil au Président qui a prêté serment de sécuriser, de protéger son peuple.

En violation de ce serment, le Président IBK est en train de ramer à contre-courant des attentes d’une frange importante de la population dont il tire sa légitimité. En effet, des cas confirmés au coronavirus, acteurs politiques, notabilités, membres de la société civile ont tous exprimé le souhait de surseoir aux législatives. Leur argument, pourtant très légitime, est d’éviter la propagation du virus dans notre pays. Car, le Mali n’a ni les moyens humains ni matériels pour faire face une contamination de masse au coronavirus.  Ces cris du cœur et appels à la préservation de la vie et de la santé de la population ont été superbement ignorés par le pouvoir qui vaille que vaille a organisé ce scrutin contre toute attente. En effet, c’est le pouvoir lui-même qui est en train de créer les conditions d’une situation catastrophique au Mali.

Donc, le régime renvoie comme message que la seule chose qui compte et prioritaire est la tenue de ces élections. La vie des Maliens est le dernier de ses soucis. Sinon, comment comprendre qu’IBK lui-même reconnait que le Mali a des moyens très insignifiants dans le domaine de la santé peut s’accrocher à ces élections avec le risque de contagion de masse à la pandémie Covid-19 ? En ce moment, il y a un problème d’insouciance face à la santé publique.

Pire encore, aucune disposition rigoureuse n’a été prise pour le respect des mesures d’hygiène pour les rares électeurs qui ont décidé de braver le risque pour aller voter.

Pourtant à la veille du scrutin, le ministre de l’Administration territoriale Boubacar Alpha BA était très rassurant. Il a déclaré que les mesures sont prises pour doter tous les centres de vote des kits de lavage de mains. Aussi, il était question de mettre des kits devant chaque bureau de vote. En faisant un tour dans certains centres de vote, en l’occurrence en commune I et II du District de Bamako, ces mesures ne sont pas totalement effectives.

Voilà que le pouvoir qui s’est entêté à organiser le scrutin d’hier n’a pas été capable de respecter la plus petite des mesures de prévention du Covid-19 à savoir assurer le lavage des mains devant les bureaux de vote. Ainsi, il expose davantage le peuple à la maladie qui se propage déjà dans notre pays à un rythme très inquiétant. En quatre jours seulement, le pays  dénombre 20 cas confirmés et un décès. Où est alors le sérieux dans la protection de la population contre cette pandémie qui est en train d’emporter de milliers de morts par jour à travers le monde.

Quant à l’insécurité, elle sévit depuis 2013 au Mali. Mais après le lancement de la campagne électorale, des groupes armés et terroristes ont décidé gâcher la ferveur électorale. Pour ces élections, au moins quatre candidats ont été enlevés ou attaqués. L’on se rappelle des deux candidats du Nara, de celui de Banamba. Il y a enfin la situation de Soumaila CISSE qui toujours détenus par ses ravisseurs.

En outre, des dizaines de candidats calfeutrés dans leur commune n’ont pas pu battre de campagne à cause de l’insécurité.  De même dans des communes, à l’image de Ouatagouna, les électeurs n’ont pas pu voter hier sous menace de mort par des groupes terroristes.

Ainsi, sur le plan sécuritaire, à part les discours de propagande et de m’as-tu-vu du ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le Général Salif TRAORE, peu de résultats concrets sur le terrain. Les acteurs politiques étaient laissés à leur sort. Donc, à défaut de prendre des dispositions pour sécuriser le processus, en toute logique, le gouvernement devait surseoir à ces législatives comme il a été suggéré par des hommes politiques.

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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