Les élections législatives, plusieurs fois reportées, sont prévues pour le 29 mars prochain. Le dépôt des candidatures a pris fin ce jeudi 13 février 2020. Nous constatons beaucoup de candidatures féminines et surtout de la jeunesse.
Les candidatures de Kaou Abdramane Diallo (en commune VI), de Nouhoum Sarr et d’Oumar Bassy Sanogo en commune IV du district de Bamako, de Oumar Diop en commune IV, de Seydou Oumar Traoré dans la circonscription électorale de Kati, de Mohamed Abdellahi Elkhalil dans la circonscription électorale de Seribala et du plus jeune candidat de ces législatives, Mahamadou Youssouf Dicko (âgé de 22 ans) à Gao …viennent de prouver que la jeunesse malienne a bien compris les enjeux de ces législatives.
« L’avenir d’une nation repose sur sa jeunesse », dit-on. De ce fait, si les jeunes veulent participer à la construction du nouveau Mali, ce n’est ni sur les réseaux sociaux ni dans la rue qu’ils pourront le faire. Il faut qu’ils se battent pour pouvoir siéger à la présidence de la République, à l’Assemblée nationale, dans les conseils régionaux, de cercle ou communaux, ou même au conseil de village…
Le temps de prendre conscience !
Il n’aura fallu 30 secondes pour que Mamoudou Gassama, âgé de seulement 24 ans, passe de zéro à héros dans un pays où il est arrivé après avoir franchi beaucoup d’obstacles dont le Sahara et la mer méditerranéenne. Comme pour dire que les jeunes qui savent prendre des risques sont ceux-là qui ont leur place au soleil. La jeunesse malienne n’est ni paresseuse ni perdue. Elle a juste besoin de prendre conscience de son potentiel et d’agir en conséquence pour elle-même afin de pouvoir se forger un avenir.
Il existe des milliers de Mamoudou Gassama au Mali pour apporter le changement à tous les niveaux, mais ils sont sous l’emprise de la peur. La peur d’oser le changement en bousculant certaines habitudes. Chaque jour, on inocule cette peur dans leur conscience en leur disant que le moment de s’engager n’est pas arrivé car, ils sont encore jeunes et inexpérimentés. L’expérience ne s’acquiert que dans l’action. Si vous ne vous engagez pas, maintenant comme allez-vous avoir de l’expérience dans l’avenir ? Ceux qui prétendent avoir de l’expérience pour diriger ne sont-ils pas à l’origine du chaos dans lequel nous sommes tombés ? À quoi aura servi leur expérience ? Pour que nous puissions nous en sortir, les jeunes doivent s’assumer en s’engageant pour eux-mêmes d’abord.
À 40 ans, Emmanuel Macron n’est-il pas en train de diriger l’un des pays les plus puissants de la planète, disposant de surcroît de l’arme nucléaire ? Une façon de vous dire que l’expérience n’est pas forcément liée à l’âge.
Avec leur “expérience”, la place des aînés se trouve derrière afin d’orienter la jeunesse par rapport aux erreurs commises dans le passé. Le nouveau Mali ne pourra jamais se construire sans la jeunesse. Elle en a la capacité, mais également la volonté.
Sambou Sissoko
Le Démocrate