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Législatives du 29 mars 2020 : L’argent donne une longueur d’avance à l’ADEMA et à ses enfants fâchés

C’est sur fond de distribution d’argent et d’achat d’électeurs que le premier tour des élections législatives s’est déroulé le 29 mars sur l’ensemble du territoire malien. Ainsi, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) et les partis qui sont sortis de ses entrailles en ont bien profité pour se hisser au deuxième tour avec l’argent volé sur le dos du pauvre contribuable malien.

Depuis l’émiettement du parti ADEMA-PASJ en plusieurs formations politiques, il a perdu ses fiefs électoraux créés sur les cendres des sous- sections et sections de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), l’ex-parti unique, chassé du pouvoir en 1991 par une insurrection populaire. Il a été dénombré à l’Assemblée nationale du Mali en 1992 que plus d’une cinquantaine de députés de l’ADEMA étaient des anciens caciques de l’UDPM.

Certes, les divisions au sein de ce parti, qui a dirigé le Mali durant vingt huit ans (1992-2002), ont porté un coup dur à sa grande mobilisation, mais pas à sa capacité de se maintenir sur l’arène politique malienne par l’argent sale, amassé dans du pillage du Trésor public et dans toutes sortes d’affaires mafieuses.

Ce ‘’grand parti’’, animé à un moment donné par des ténors du soulèvement populaire qui a eu raison du régime sanguinaire du général Moussa Traoré en 1991, et ses enfants fâchés à savoir le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA) le Rassemblement Pour le Mali (RPM), l’Union pour la République et la démocratie (URD), l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP), la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), procèdent le jour des élections à l’achat des électeurs pour faire élire ses candidats. En dehors du MIRIA, tous les autres sont au deuxième tour, non pas parce qu’ils ont des fiefs électoraux, mais grâce à l’argent circulé le dimanche 29 mars devant les centres de vote. Ils ont mis le paquet ce jour pour damer le pion aux autres formations politiques. Cela a été constaté avec la proclamation des résultats provisoires.

Excepté le Parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) et l’Alliance démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) qui sont parvenus à faire élire des députés au premier tour, le deuxième tour se jouera entre l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) et ses enfants. À travers les alliances contre nature qu’ils ont nouées, ils se sont maintenus sur l’échiquier politique national. Ce jeu de chaises musicales prouve à suffisance qu’ils n’ont plus de base électorale pour donner une victoire éclatante à leurs candidats.

À titre d’exemple, on peut citer quelques alliances comme à  Koulikoro avec la liste RPM-URD, à Kolondiéba, le RPM et l’URD font face au Parti SADI, en commune I du district de Bamako, il y a la liste ADEMA-RPM. Par contre à Sikasso, ils ce sont les mêmes fils de l’abeille solitaire qui se font la guéguerre dans des alliances peu naturelles, comme le témoignent les listes ADEMA-ASMA/CFP contre RPM-URD-CODEM.

Ayant perdu les électeurs, l’ADEMA-PASJ et ses enfants fâchés, qui ont créé une situation de dépendance du peuple malien vis-à-vis de l’argent et son maintien dans la précarité quand ils étaient au pouvoir, dominent la scène politique par l’argent qu’ils ont d’ailleurs volé sur le dos de ce même peuple. Le constat est qu’aucun de ces partis ne peut gagner une élection sans l’apport de l’argent dans une circonscription électorale. Peut- être qu’au deuxième tour, à Dioïla et en Commune V, la réalité le démentira. Dans ces circonscriptions électorales, le RPM fait cavalier seul. Il n’a pas voulu s’engager dans une alliance avec aucune formation politique.

À l’issue des législatives du 29 mars dernier, ces partis ont montré leurs limites. Ils ne peuvent plus jouer le jeu démocratique par la qualité de leurs programmes pour le Mali. Ce qui compte pour eux, c’est de se maintenir avec l’argent pour dominer davantage leurs compatriotes dont la grande majorité ne comprennent pas encore que ceux- ci posent toujours des actes qui vont à l’encontre de leurs intérêts fondamentaux. Malheureusement, l’argent déboursé au premier tour du dimanche 29 mars vient de les conforter dans leur position de prendre le Mali en otage pour bien sucer ses richesses. Et le risque est  qu’on va se retrouver avec une Assemblée nationale dominée par l’ADEMA et ses enfants fâchés dont l’ambition est de gagner la présidentielle de 2023.

Un des cadres du parti ADEMA, en la personne de Moussa Makan Sissoko, ancien ministre, a récemment déclaré dans les colonnes d’un confrère de la place que son parti, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) et l’Union pour la République et la démocratie (URD) vont choisir un candidat unique pour l’élection présidentielle de 2023.

À bon entendeur, salut ! Le retour de ces gens au pouvoir en 2023, va consacrer la mort du Mali.

Yoro SOW

Source: Inter De Bamako

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