Arrivés en tête avec 28% des suffrages exprimés dans leur fief électorale en Commune IV du district de Bamako lors du premier tour des élections législatives du 29 mars, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, et son colistier, Assane Sidibé, tous candidats sous les couleurs du parti Yelema, auraient des difficultés à faire rallier les principaux partis politiques comme le RPM, la CODEM, l’ADP-Maliba, l’ADEMA-PASJ, ASMA-CFP, PRVM, URD… à leur cause au compte du second tour des législatives du 19 avril prochain.
C’est une véritable chasse aux nouveaux alliés qui se joue en commune IV entre la liste Yelema le changement et celle de l’alliance UDD-PSDA. Objectif : conquérir les suffrages absolus au second tour des élections législatives de 2020.
L’ancien Premier ministre, Moussa Mara et son colistier, Assane Sidibé, favoris des sondages, ont consolidé cette position en remportant le premier tour avec 28% des suffrages exprimés contre 18% pour l’alliance UDD-PSDA, soit un écart de 10%. Cette liste annoncée toujours par les sondages comme gagnante dès le premier tour a été surpris par l’ascension figurante de l’opérateur économique, Hamady Sangaré, qui l’a contraint à un second tour. Interrogé par ‘’ France Maghreb 2’’, Moussa Mara ampute ce score au taux de participation très bas dans son fief électoral, suscitée par la psychose de l’apparition des premiers cas confirmés du COVID-19. “La peur de subir l’épidémie a beaucoup plus joué sur le taux de participation qui a été seulement de 15% dans ma circonscription électorale et beaucoup moins dans d’autres circonscriptions”, a déclaré l’ancien Premier ministre.
Dans le même registre, son colistier, Assane Sidibé, que nous avons rencontré à son QG à Lafiabougou, soutient que beaucoup de ses militants lui ont appelé pour lui signifier qu’ils ne pourront pas se rendre aux urnes à cause de l’épidémie du COVID-19.
Des voix payées à 25 000FCFA
- Sidibé d’enfoncer le clou en indiquant que le premier tour de l’élection des députés à l’Assemblée nationale en commune IV a été marqué par les achats de consciences par des candidats qui, selon lui, ont foulé aux pieds les valeurs de la démocratie malienne. “C’est la gangrène du Mali. L’argent ! L’argent ! On a vu des voix payées à 25 000 FCFA entre 17 heures et 18 heures le jour du vote. On a vu des candidats avec des millions de FCFA se promenés dans les centres de vote pour acheter la conscience des électeurs de 5000 à 10 000FCFA”, a dénoncé ce jeune conseiller communal, qui n’hésite pas de qualifier ces pratiques “d’indécences”. Pour lui, l’achat de conscience a permis d’attribuer des scores à des candidats qui ne devraient pas les avoirs si le vote s’était déroulé dans le strict respect des règles démocratiques. Le colistier de Moussa Mara met en avant son bilan qui, selon lui, est caractérisé par la réalisation des forages en faveur des couches défavorisées de la commune, la mise en valeur de l’indice humaine. Il ne rate pas l’occasion pour lancer des piques à leur adversaire au second tour qu’il qualifie d’avoir forcé cette place de deuxième à des coups de millions. “Il a peut-être fait la différence avec son argent, mais nous ne mettons pas l’argent en avant. Nous n’avons pas attendu l’approche des élections pour servir notre commune, nous la servions depuis plusieurs années. Ce qui fait de nous les candidats valables pour représenter nos populations à l’hémicycle”, a-t-il prêché.
Soutien de l’EPM
Ce bilan que la liste Yelema met en avant ne semble pas jouer en sa faveur lors des tractations en cours au second tour pour rallier les principaux partis de la commune. Selon des sources dignes de foi, les partis politiques comme le RPM, la CODEM, l’ADP-Maliba, l’ADEMA-PASJ, ASMA-CFP, PRVM, URD et autres auraient déjà donné des consignes de vote aux militants pour soutenir l’alliance PSDA-UDD lors des scrutins du 19 avril prochain. Ce choix s’explique, selon nos sources, par le fait que cette liste coachée par l’opérateur économique, Hamady Sangaré, est membre de la plateforme électorale Ensemble pour le Mali (EPM), qui a porté IBK à la tête du pays pour un second mandat.
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