Les délestages intempestifs sont monnaie courante ces derniers temps dans la capitale malienne. Tiona Mathieu KONE, Directeur de la Communication d’EDM-SA donne ici des explications, tout en invitant la population à accompagner la Société en termes de pratique de consommation. Sans langue de bois, il évoque les efforts consentis par son service pour satisfaire au mieux les consommateurs. Lisez l’interview qui suit.
Le Progrès: En cette période de chaleur nous constatons la coupure intempestive d’électricité à Bamako. Quelles explications pouvez -vous donner à cet état de fait ?
Tiona Mathieu KONE: Vous avez dit qu’en cette période de chaleur vous constatez des coupures d’électricité. C’est vrai, c’est incontestable. Nous avions ces derniers temps connu assez d’incidents qui ont provoqué un certain nombre de coupures à quoi plus longue que d’habitude en tout cas que souhaitée. La société énergie du Mali –sa (EDM-SA) présente ses sincères excuses à tous les usagers. Nous savons quand il fait très chaud comme c’est le cas actuellement, les familles ont besoin de l’électricité. Ne serait-ce que pour la conservation des denrées. Sans compter les autres services.
Sans électricité d’ailleurs aujourd’hui, il n’y a pas de service adéquat. Tous les domaines ont recours à la consommation de l’électricité. Quand quelqu’un n’a pas la santé, ça cause des problèmes nous nous en excusons pour les désagréments. Ceci dit, vous avez dit que nous sommes en période de chaleur période pendant laquelle nos machines sont fortement sollicitées. Vous le savez l’électricité est fournie aussi bien que par le barrage de Manantali que nous partageons avec la Mauritanie et le Sénégal, par le barrage de Sélingue qui est propre au Mali et Sotuba propre au Mali. Mais au delà de l’électricité fournie par les barrages, nos centrales thermiques sont en activité. Le mixte de production aujourd’hui tend à équilibrer c’est-à-dire, on produit au tant dans les barrages hydro électricités que dans les centrales thermiques. Ce n’est pas une question de gas-oil qui manque. Ce n’est pas une question d’eau qui manque dans les barrages. Ce sont des incidents sur les machines. Ce sont des machines qui tournent nuit et jour et qui sont fortement sollicitées.
Parfois, les incidents sont imprévisibles. C’est comme votre voiture, souvent en pleine œuvre, elle peut vous causer des ennuis. Nous avons eu des ennuis ces derniers temps avec les machines aussi bien à Sélingue qu’à Balingué. Nos équipes sont à pied d’œuvre pour les réparer. Désormais, c’est sur le réseau. Mais la vérité est que si tout le monde a besoin de l’électricité au même moment il y a un déficit de production qui ne vaut pas le déficit des années passées. Vous savez, en 2011,2012 et 2013 qui étaient des moments très durs où l’électricité parfois n’était fournie qu’au soir seulement. On avait 100MW de déficit l’an passé. Actuellement le déficit est à l’ordre de 10 à 20MW et au maximum 30MW tout est pris en charge pour limiter au maximum les délestages. Voilà un peu les causes des coupures d’électricité. Nous avons besoin de l’accompagnement de la population en termes de pratique de consommation. Ce dont on n’a pas besoin immédiatement, il faut les débrancher et les lumières dont on n’a pas besoin, il faut les éteindre. Tout cela nous aide à équilibrer notre fonctionnement en termes de fourniture d’électricité au plus grand nombre.
Le progrès: Vous avez parlé des incidents, peut-on en savoir davantage ?
Tiona Mathieu KONE: Quand on parle des incidents, ce sont les pannes, vous savez quand il fait chaud les machines sont beaucoup sollicitées et ensuite parfois on a la puissance et le réseau est saturé, donc tout ça, le consommateur ne peut pas le savoir. Cela peut être une panne technique.
Le Progrès: La production de l’énergie est-elle liée à la bonne pluviométrie?
Tiona Mathieu KONE: Oui la production de l’énergie est liée à la bonne pluviométrie. Le Mali est un pays à vocation agricole donc la vie même au Mali est liée à la bonne pluviométrie aussi bien que pour les agriculteurs, les pêcheurs, les barrages hydro-électricités, il faut de l’eau. On ne manque pas d’eau, les coupures sont des pannes techniques donc ce n’est pas un manque d’eau à Sélingue ou à Manantali. Il faut être clair là-dessus, ce n’est pas un manque de gasoil. Aujourd’hui Dieu merci, l’Etat nous accompagne et les dispositions sont prises à cet effet.
Le progrès: Ces derniers temps nous avons assisté à des incendies répétitifs dans les marchés et les courts circuits sont de plus en plus mis en cause. Partagez-vous ce point de vue ?
Tiona Mathieu KONE: Je pense que c’est un débat qu’il ne faut pas aborder. Les incendies des marchés sont des pertes pour le monde des opérateurs économiques et pour l’économie nationale. Nous avons la compassion. Je pense que les causes sont en analyse, vous savez les coûts circuits ne sont pas causés par la société en charge de la mission du service public de l’électricité. Les facteurs peuvent être nombreux. Si vous vous rappelez, on n’est pas le maître de la qualité du matériel utilisé. Notre responsabilité s’arrête au poteau du compteur.
Le progrès: Quel appel lancez-vous à l’endroit de la clientèle?
Tiona Mathieu KONE: C’est un appel permanent que je lance et dire que les habitudes de consommation peuvent aider la société à servir le plus grand nombre et à améliorer son service. Je répète, on parle de plus en plus d’efficacité énergétique, c’est un appel d’excuses pour les désagréments que nous connaissons aussi. Le côté indispensable, stratégique de l’électricité pour le bien être, pour les actions de développement et nous invitons les uns et les autres à comprendre cela. Dire que c’est un manque d’engagement mais aujourd’hui le défi s’amoindrit. Il est encore là et si l’on se donne la main en termes de solidarité, je pense qu’on pourrait se passer de la pointe 2014 sans trop de dégâts.
Interview réalisée par khamanrho
SOURCE: Le Progrès