La Banque Mondiale a dévoilé ce mercredi la 18ème édition de son rapport semestriel Africa’s Pulse qui analyse la conjoncture économique africaine.
Selon l’institution, le continent continue sa reprise mais fait face à de nouveaux risques.
La page de 2016, où l’Afrique a connu son taux de croissance le plus faible de la période récente (1,5 %), continue de se tourner.
Après avoir connu une croissance de 2,3 % en 2017, la Banque Mondiale estime qu’elle sera de 2,7 % en 2018.
Une légère augmentation par rapport à l’an dernier même si le taux reste en-deçà des prévisions du dernier rapport Africa’s Pulse du mois d’avril.
L’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Angola, les champions économiques du continent, tirent les chiffres vers le bas.
La baisse de la production pétrolière en Angola et au Nigéria a neutralisé la hausse des prix du pétrole et, en Afrique du Sud, la faible croissance de la consommation des ménages a été exacerbée par la contraction de l’activité agricole.
En Afrique centrale, le Tchad et la République du Congo devraient sortir de la récession avec une croissance relativement faible mais positive.
La République démocratique du Congo devrait vivre un rebond économique grâce notamment à la reprise de la production minière.
La zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) affiche quant à elle croissance solide de 6 % par an en moyenne, tirée par le secteur agricole et les services.
En Afrique de l’est, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda connaissent également une reprise robuste tirée par le secteur agricole. L’Ethiopie et la Tanzanie font exception avec un ralentissement de la croissance.
Selon les économistes de la Banque Mondiale, l’environnement international devrait devenir de plus en plus défavorable à l’Afrique rendant plus difficile la levée des capitaux par les Etats.
Impact de la guerre commerciale Chine-Usa
La guerre commerciale Chine-USA pourrait avoir des conséquences négatives pour les économies africaines tandis que les prix des minéraux et des matières premières agricoles plafonnent, voire décroissent.
Le niveau élevé de l’endettement public et son changement de composition constitue également un motif d’inquiétude pour l’institution.
“Pour accélérer et soutenir une dynamique de croissance inclusive, les responsables politiques doivent continuer de donner la priorité aux investissements qui privilégient le capital humain, limitent les risques de mauvaise allocation des ressources de l’État et stimulent la productivité”, explique Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
“Ils doivent par ailleurs se donner les moyens de gérer les nouveaux risques découlant de la modification de la composition des flux de capitaux et de la dette”.
Ce numéro d’Africa’s Pulse consacre un dossier spécial sur la baisse de la productivité du travail en Afrique subsaharienne et les moyens d’y remédier.
La Banque Mondiale pointe la faiblesse du stock de capital humain (mauvais accès à l’éduction et à la santé, enseignement de faible qualité etc.), sa mauvaise utilisation, et la concentration de la main d’oeuvre dans le secteur informel à faible productivité qui pourraient avoir une implication négative sur la croissance à moyen et long terme du continent.
BBC Afrique