GUERRE EN UKRAINE – Gros coup de pression. Donald Trump a appelé ce jeudi 8 mai à un « cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours » en Ukraine, tandis que Volodymyr Zelensky s’est dit ouvert à « tous formats de négociations » avec la Russie.

Ce faisant, le président américain, qui se montre impatient d’en finir avec la guerre trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine, met clairement la pression sur son homologue russe Vladimir Poutine. Ce dernier n’a pour le moment pas donné de réponse à la proposition américaine.

La Russie comme l’Ukraine « devront rendre des comptes » et « si le cessez-le-feu n’est pas respecté, les États-Unis et leurs partenaires imposeront d’autres sanctions », a menacé le président américain sur son réseau Truth Social.

L’Ukraine prête à l’arrêt des combats « maintenant »

Il a jugé qu’un cessez-le-feu devrait déboucher sur une « paix durable » et promis de « rester engagé » dans les discussions en ce sens, malgré le fait que Washington menace depuis plusieurs semaines de se désengager à défaut d’accord.

Le président américain venait de s’entretenir avec le président ukrainien, lequel a dit que Kiev « était prête pour un cessez-le-feu complet commençant dès à présent, maintenant ». « Mais pour que cela arrive, il faut que la Russie montre qu’elle veut sérieusement terminer la guerre, en commençant par un cessez-le-feu complet et sans conditions », a poursuivi le président ukrainien, dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Plus tôt jeudi, le Parlement ukrainien a ratifié un accord sur les minerais, signé avec les États-Unis après des semaines de négociations houleuses et qui pourrait, selon Kiev, ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire américaine. Le président ukrainien a estimé que ce texte ouvrait d’ores et déjà un « nouveau chapitre » dans les relations entre Kiev et Washington.

Dans le même temps, le président américain s’est aussi entretenu avec le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, qui est entré en fonction mardi. Lors de cet entretien téléphonique, Donald Trump a assuré, selon Berlin, à Friedrich Merz qu’il soutenait les efforts européens « en vue d’une paix durable » en Ukraine.

« Je salue et soutiens le cessez-le-feu de 30 jours », a affirmé de son côté Ursula von der Leyen, sur les réseaux sociaux. La présidente de la Commission européenne déclare, elle aussi, avoir eu « une bonne conversation » avec Volodymyr Zelensky.

Kiev accuse Moscou de violations de la trêve de trois jours

Interrogé à la Maison Blanche pour savoir s’il pourrait rencontrer le président russe en Arabie saoudite la semaine prochaine, Donald Trump a répondu : « Je ne pense pas, mais nous avons de très bonnes conversations. Très, très bonnes. »

Entretemps, Vladimir Poutine a accueilli à Moscou son homologue chinois Xi Jinping, à la veille des célébrations du 9-Mai pour lesquelles Vladimir Poutine a ordonné une trêve de trois jours en Ukraine. Les deux dirigeants ont une nouvelle fois affiché leur entente face à un Occident présenté comme « hégémonique ».

Malgré l’entrée en vigueur dans la nuit de la trêve annoncée par Vladimir Poutine jusqu’à samedi, le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga a accusé l’armée russe d’attaquer « sur toute la ligne de front », évoquant des centaines de violations du cessez-le-feu. Le ministre a promis une réplique « appropriée » de l’armée ukrainienne à ces attaques, alors que les forces russes ont assuré, elles, « respecter strictement » la trêve, affirmant simplement « répondre » à des violations ukrainiennes. Dans ce contexte, le respect de Moscou d’une trêve de 30 jours serait donc un énorme pas en vue de la paix.

Source : https://www.huffingtonpost.fr/