IBK, le champion en critique politique n’aime pas qu’on lui fasse des reproches. Sous ATT, IBK, opposant par façade, a fait pire qu’on ne pouvait l’imaginer. Il a traité à l’époque le Président en exercice de tous les mauvais noms. Et il finissait toujours ses pamphlets par cette phrase : « ATT est incapable de gérer le Mali ».
Dieu faisant les choses, lui qui s’est toujours porté en victime sera le président démocratiquement élu après le départ d’ATT suivi d’une transition assurée par Dioncounda Traoré conformément à l’esprit de la constitution qui s’imposait après le coup d’Etat du capitaine Amadou Aya Sanogo.
Pressé de se voir installé sur le fauteuil de président, l’euphorie l’amène à perdre la raison. Lors de plusieurs de ses sorties, il a promis de résoudre presque tous les maux qui sont à la base de la rupture entre ATT et son peuple.
Il était permis d’y croire. Dès son entrée en fonction avec un score jamais enregistré au Mali, IBK bénéficiait de toutes les cartes en main pour sauver le Mali de son lit d’agonie.
Malheureusement, ses premiers actes ont déçu nombreux de ses soutiens. Le retour en force de plusieurs cadres qui sont à la base de l’effrontément du Mali sous ATT ; le non-respect du deal passé entre lui et les militaires putschistes ; l’invalidation volontaire de l’accord acquis entre les rebelles et le Mali à Ouagadougou… ont prouvé à suffisance qu’il ne fallait pas espérer sur IBK et qu’il sera le plus mauvais Président de l’histoire du Mali.
Les affaires démêlées, il fallait tout simplement suivre les conduites édictées par les autres, IBK préfère les mélanger, ramener le Mali à la case de départ et l’asphyxier au bout du compte.
Ses soutiens d’hier ne le cachent pas. Comme le témoigne la dernière sortie du Cherif de Nioro, IBK n’est plus son candidat pour la simple raison qu’il a fait le pire de tous les dangers qu’il lui avait consignés d’éviter pendant son mandat. Il s’agit de la nomination de l’actuel premier Ministre Soumeylou Boubouye Maïga.
A analyser de près les raisons évoquées par le Cherif, tout en les comparant aux évènements douloureux vécus par le peuple de nos jours, on comprend aisément que Soumeylou est le pire ennemi d’IBK.
Certes avant lui plusieurs proches d’IBK ont failli à leurs missions et cela a contribué à la complication de la situation, mais le cas SBM est exceptionnel. La situation dans le centre, il est pointé du doigt par presque toutes les communautés qui s’affrontent à longueur de journée. Dans les régions de Mopti et Ségou, difficile d’y croire à la tenue du premier tour de l’élection présidentielle.
Comme si cela ne suffisait pas, SBM s’attaque aux paisibles citoyens. A Fana, Kéniéba, Bamako, il déploie des forces de l’ordre pour violenter de paisibles citoyens qui ne réclament que justice.
Ces récents faits ont impacté négativement sur l’image d’IBK. Et on est tenté de se poser la question si SBM ne joue pas sciemment pour la défaite d’IBK. On n’a pas besoin d’être un stratège politique pour comprendre que les dernières actions du gouvernement envers le peuple ne jouent pas au bénéfice du président surtout à quelques encablures du premier tour de l’élection présidentielle à laquelle il est candidat.
Ce que je vois et qui est unanimement exprimé par de nombreux Maliens déçus, IBK assistera impuissamment à sa défaite en 2018. Le peuple attend impatiemment la date programmée pour le sanctionner car celui qui s’est montré pendant cinq ans insensible aux problèmes de ses concitoyens, si on lui accorde un second mandat, c’est creuser volontairement sa propre tombe.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays