Le processus de délimitation devant aboutir au tracé de la frontière entre le Sénégal et le Mali ne signifie pas une séparation entre les deux pays, a indiqué jeudi, le préfet adjoint du cercle de Kayes, Amadou Belco Bâ.
e tracé de la frontière ne signifie pas séparation, au contraire elle permet aux habitants de savoir où elles sont et d’où elles sont’’, a dit M. Bâ, en marge d’un atelier ouvert pour trois jours au conseil régional de Tambacounda.
La rencontre entre dans le cadre des consultations entamées depuis juillet dernier, en vue de la réalisation du tracé de la frontière entre les deux pays.
Lors des différentes séances de sensibilisation, il a été signalé aux populations que ‘’la délimitation ne doit pas porter atteinte aux liens de bon voisinage’’, a rapporté l’officiel malien.
‘’Quand on mettra les bornes, certains villages sénégalais peuvent se retrouver du côté malien et vice-versa. Mais en aucun cas, on ne va dire aux habitants de ces villages, de part et d’autre, de ramasser leurs bagages pour aller de l’autre côté’’, a noté Amadou Belco Bâ.
Il a relevé un exemple de ce genre qui a eu lieu dans le cadre du tracé de la frontière entre le Malawi et la Zambie. ‘’La ligne transfrontalière est passée au milieu d’une famille et l’intéressé a eu son salon en Zambie et sa chambre à coucher au Malawi, mais personne ne l’a inquiété’’, a-t-il dit, notant qu’il n’a pas été amené à se ranger d’un côté ou d’un autre.
‘’Tous les moyens de communication possibles’’ ont été mis à profit, pour ‘’éviter l’intoxication’’ et donner la bonne information, afin que les populations comprennent le sens de ce tracé, a-t-il assuré.
Cela, afin d’éviter l’action de tout ‘’démobilisateur’’ tapi dans l’ombre, a expliqué Amadou Belco Bâ qui a estimé que certaines personnes vivant du produit des crimes transfrontaliers ne souhaiteraient pas la concrétisation de ce tracé qui faciliterait leur arrestation.
Comparant la frontière à un mur séparant deux familles voisines, il note que ‘’la limite ne doit pas être un obstacle au développement des deux familles. Au contraire, elle doit permettre à chacun de savoir où s’arrête sa famille et où commence celle de son voisin’’. ‘’Ça amène les gens à se respecter à se considérer et ça ne dérange en rien, la bonne cohabitation’’, selon lui.
Concernant la gestion des ressources naturelles qui ‘’se pose surtout avec les éleveurs et les exploitants forestiers’’, ce tracé permettra aux uns et aux autres de faire la distinction entre les deux territoires et de se comporter en conséquence.
‘’Je pense que nos communautés ont toujours géré les ressources naturelles, mais sans tracé de frontière, beaucoup de gens ne savaient pas où commence tel pays et où s’arrête tel pays’’, a-t-il relevé.
Notant qu’il y a toujours eu des ‘’confusions entre les limites’’ qui ont été gérées ‘’souvent avec beaucoup de difficulté’’, Bâ a ajouté : ‘’dès que la frontière sera tracée, chacun de nous saura, ce qu’il faut faire où est-ce qu’il faut le faire’’. Cela permettra aux gens, en traversant la limite frontalière, de savoir qu’on a changé de domaine et qu’on doit respecter la réglementation en vigueur du pays voisin.
Il a souligné que les populations des zones frontalières ont toujours vécu en symbiose et se sont entraidées dans les domaines socioéconomiques et religieux. Selon lui, elles avaient aussi besoin de savoir ‘’à partir d’où commence le Mali et à partir d’où commence le Sénégal’’.
APS