Au Tchad, le week-end a été marqué par un triple attentat-suicide sur un marché qui a fait au moins 27 morts. Cette attaque sur une île du lac Tchad a été condamnée par le secrétaire général de l’ONU.
Ban Ki-moon a réitéré le soutien de l’ONU au pays dans sa lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram. Un groupe qui profite de la précarité des populations qui doivent faire face aux effets des changements climatiques tels que les sécheresses qui entrainent les conflits fonciers, le chômage…
“En peu de temps la pluie a diminué de 10 pour cent“. Sara Vassolo de l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles rappelle ainsi que de graves sécheresses ont entrainé l’épuisement du grand réservoir d’eau qu’est le lac Tchad.
Un réservoir qui constitue un moyen de subsistance de millions de personnes qui dépendent de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Dans le même temps le groupe islamiste Boko Haram est devenu plus présent et a gagné en force. Les ressources limitées, un chômage élevé et peu de perspectives voilà qui rend les jeunes gens plus sensibles aux idéologies des terroristes selon l’Africaniste Norbert Cyffer:
“Les gens qui n’ont aucun espoir, s’imaginent qu’ils auront de meilleures perspectives d’avenir au sein des groupes extrémistes.”
Le rétrécissement du lac Tchad est donc de plus en plus un problème de sécurité, en plus d’aggraver la pauvreté et la faim dans la région, mais il y a aussi la question du foncier. Des différends sur les terres et les ressources qui engendrent des affrontements entre agriculteurs et éleveurs locaux faisant des morts.
Selon Abubakar Bobboi Jauro, ancien chef de la Commission du Bassin du Lac Tchad,
“Les chefs d’Etat doivent d’abord sécuriser et pacifier la région, alors seulement il est possible de résoudre les problèmes économiques et ceux liés au climat.”
bCertains analystes demeurent sceptiques quant à l’action des dirigeants politiques. On est face à un cercle vicieux, estime Sara Vassolo, de l’Institut fédéral des géosciences et des ressources naturelles:
“Il y a toujours un pays qui a des problèmes. D’abord, c’était le Tchad, puis la Libye et nous avons maintenant le problème au Nigeria et dans certaines régions du Cameroun et du Niger.”
Les changements climatiques favorisent la pauvreté et ainsi la montée de groupes terroristes, et le manque de sécurité à son tour complique la protection de l’environnement.
Source dw.com