Le Service national pour la jeunesse (NYS) est une agence publique chargée notamment de donner des formations de type militaire aux jeunes. Des employés sont soupçonnés d’avoir détourné près de 90 millions de dollars. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées. Mardi, vingt suspects sont passés devant les juges. Une affaire qui tombe bien pour le président Kenyatta.
Le scandale du NYS pourrait redonner du crédit au président Kenyatta sous pression ces dernières semaines.
Le chef de l’Etat, très soucieux de peaufiner son héritage politique, ne cesse, depuis le début de son second mandat, de décrire la corruption comme un fléau qu’il faut combattre. Or plusieurs scandales ont éclaté depuis le mois d’avril. Certains ont ainsi reproché à Uhuru Kenyatta d’être impuissant face au phénomène, voire complaisant, alors que déjà en 2015, il parlait de la corruption comme d’une menace pour la sécurité nationale.
Quand l’affaire NYS a éclaté, beaucoup se sont rappelés d’un scandale identique qui avait touché la même institution durant le premier mandat d’Uhuru Kenyatta.
Mais cette fois, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées. Or on se souvient qu’en janvier puis mars, le chef de l’Etat avait nommé coup sur coup un nouveau chef adjoint de la police, un nouveau directeur des enquêtes criminelles et un nouveau directeur des poursuites pénales. C’est d’ailleurs ce dernier qui lundi avait annoncé le coup de filet.
« J’ai demandé à ce qu’on traite fermement tous les gens sans éthique. Les Kényans qui ont des responsabilités doivent montrer un sens élevé de la morale », s’était alors empressé de réagir le chef de l’Etat.
Reste que des interpellations ne suffiront pas. Transparency International a demandé des amendes ou la prison pour les coupables ainsi qu’un audit des modes de vie de tous les hauts responsable
RFI