Afin de dégager son point de vue sur le rapport définitif du bureau du Vérificateur général, le Réseau des jeunes contrôleurs et auditeurs internes du Mali (RJCIAM) a organisé une conférence de presse, hier lundi 17 novembre. Elle était animée par son président Diaguina Alikaou Diarra.
Dans son exposé liminaire, le président du RJCIAM a déclaré que la lutte contre la corruption et la délinquance financière au titre de l’année 2014 décrétée l’année de lutte contre ces fléaux par le président, IBK dans son discours de fin d’année a été un véritable fiasco. Car, à un an seulement de gouvernance, les services de contrôle ont décelé une surfacturation de plus de 29 milliards de nos francs sur l’achat du nouvel avion de commandement et les contrats d’équipements militaires. Ainsi, il a qualifié de démagogique cette déclaration du locataire de Koulouba. Et, d’ajouter que certains ministres ont brillé par leur insouciance pour le Mali, un pays qui se remet difficilement de la crise grâce à l’appui de nos partenaires au développement. Selon lui, cette somme faramineuse détournée par quelques cadres véreux, qui n’ont d’autres soucis que de dilapider les maigres ressources du pays, pouvait créer de l’emploi pour des milliers de jeunes qui frappent à la porte des entreprises à la recherche du travail. De sa lecture, la lutte contre la corruption ne doit pas se focaliser seulement sur l’aspect financier, elle doit aussi prendre en compte la qualité des ressources humaines en ayant un regard sur le recrutement dans les fonctions publiques ainsi que dans les corps des services de défenses et de sécurité.
Dans son réquisitoire, Dianguina Alikaou Diarra a souligné que les plus hautes autorités doivent renforcer les services de contrôle avec la promotion des hommes intègres et en affectant plus de pouvoirs au service du Vérificateur général afin d’accéder aux dossiers de certaines structures.
Cependant, il a indiqué qu’au Mali la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance n’est pas facile, car la mise en œuvre rigoureuse de la loi sur l’enrichissement illicite est un préalable pour mener à bien toutes ces opérations. Pour le patron du RJCIAM, le renforcement des capacités des structures de contrôle et le changement de comportement de la population permettront à notre pays de sauvegarder les ressources de l’État afin de donner une bonne image à la gestion des affaires publiques.
L’occasion a été mise à profit par le conférencier de féliciter le bureau du Vérificateur général pour son courage et pour la qualité de son rapport d’audit de conformité sur les marchés d’équipements militaires et l’achat du nouvel Avion de commandement de IBK. Les Maliens doivent faire la différence entre le discours politique de nos dirigeants et leur engagement à résoudre les difficultés socio-économiques de notre pays. Il a exhorté les dirigeants maliens à cesser de berner le peuple qui se rappelle encore du slogan de campagne du président IBK : » nul ne s’enrichira sur le dos de l’État « , dont les Maliens attendent toujours la concrétisation. Dans un langage sans ambages, il a souligné qu’à seulement, un an au pouvoir, la gouvernance de IBK s’est illustrée par des surfacturations jamais égalées dans l’histoire récente de notre pays. Et, de poursuivre que le peuple malien a été dupé par ses dirigeants, car ni le premier ministre, ni le ministre de l’Économie et des Finances n’ont pu convaincre les Maliens sur le coût réel de l’aéronef. Quelles leçons les futures générations peuvent retenir de toutes ces dérives (pillage des maigres ressources de l’État, le népotisme, la délinquance financières) ? S’est-il interrogé. Pour finir, il dira » qu’aujourd’hui, nous voulons soutenir un régime fort et honnête envers son peuple. Il doit être édifié sur la situation des personnes concernées dans lesdits marchés, car c’est l’argent du contribuable malien qui est en jeu. »
Boubacar PAITAO