Plus de 114 millions de F CFA, c’est le montant que le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas a mis à la disposition d’Oxfam pour prévenir le mariage précoce au Mali. D’une durée de 12 mois, ledit projet vient en complément aux activités du programme My Right, My Voice en cours jusqu’en 2015. La rencontre a permis de partager le projet approuvé pour le Mali avec les autorités, la presse et les parties prenantes.
La salle de conférence de la Plateforme de veille des femmes a servi de cadre au lancement du projet sur la prévention du mariage précoce. La rencontre était présidée par la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Sangaré Oumou Bah en présence du Directeur d’Oxfam, Alkassoum Kadedé et de la présidente du conseil consultatif des jeunes My rights, my Voice, Adam Dicko. Le projet sur le mariage précoce est un projet d’une année financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. Il vient compléter les activités du programme My Rights, My Voice en cours pour 2014-2015 au Mali. Le projet qui a été lancé a pour objectif de prévenir le mariage précoce à travers l’éducation, l’accès à l’information en santé sexuelle et reproductive. Ce n’est pas tout, il prendra aussi en compte l’implication des jeunes dans la campagne de sensibilisation en passant par la formation des enseignants, des pairs éducateurs.
La présidente du conseil consultatif des jeunes My rights, my voice, Adam Dicko a rappelé que le but du projet est de contribuer à la réduction du mariage précoce parmi les jeunes filles et garçons vulnérables dans les régions de Ségou et Bamako. Elle indiquera que le Mali a un des plus hauts taux de prévalence de mariage précoce dans le monde, en moyenne, une sur deux jeunes filles sera mariée à l’âge de 18 ans. Avant d’inviter les autorités à jouer pleinement leur partition afin que cette pratique malsaine et ignoble qu’est le mariage précoce soit bannie à jamais sur le territoire malien en particulier et dans tout le continent africain en général.
Le directeur d’Oxfam, Alkassoum Kadadé a témoigné que le mariage précoce des jeunes filles est une atteinte à leur droit fondamental. Selon lui, il faut une synergie d’actions pour freiner le fléau. « Oxfam est déterminé à jouer un rôle de premier plan afin de juguler le phénomène qui s’enracine » a-t-il dit.
Pour la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Sangaré Oumou Bah, le droit à l’éducation est depuis deux décennies un domaine prioritaire pour le gouvernement du Mali et le pays a su assurer des progrès significatifs surtout en termes de scolarisation au premier cycle où le taux a considérablement augmenté ces dernières années.
Par ailleurs, elle a déploré le faible taux de scolarisation des filles par rapport au garçon. Bien que la scolarisation des filles augmente, d’énormes obstacles socio-économiques les empêchent de terminer leurs études.
Comme obstacles, elle citera entre autres les rôles domestiques traditionnels, le manque de choix économique pour les femmes, l’insuffisance d’éducation à la santé sexuelle et reproductive, le mariage précoce. Enfin, elle a rassuré les jeunes que son département mettra tout en œuvre afin de barrer la route à la pratique qui malheureusement est en train de faire tache d’huile au Mali.
Ramata Tembely