Le report du retour de l’imam Mahmoud Dicko, initialement prévu pour ce vendredi 14 février, est un événement qui révèle bien des tensions mais aussi une profonde volonté d’éviter toute dérive préjudiciable à l’unité nationale. Cette décision, prise en concertation avec plusieurs personnalités, témoigne d’un sens de la responsabilité et d’un souci de préserver la stabilité du pays, malgré les obstacles et les incompréhensions qui jalonnent le parcours de ce leader charismatique.
Bamada.net-En effet, la présence d’un imposant dispositif militaire, dont les motivations demeurent floues, a poussé la Commission des Soutiens de l’Imam Mahmoud Dicko à reconsidérer la situation. Selon une lettre confidentielle datée du 13 février, cette présence vise à empêcher une « arrivée mal perçue », assimilée à une « tentative de déstabilisation de la transition ». Un argument qui interroge, tant l’imam Dicko a toujours prôné un dialogue inclusif et une approche pacifique de la gouvernance.
Ce n’est pas la première fois que l’imam et ses partisans font face à une telle adversité. Déjà, en octobre 2023, la CMAS avait renoncé à une manifestation pour réclamer une transition civile. Une décision qui n’a pas été suivie d’effets pacificateurs, puisque l’association a été dissoute, l’imam exilé et son coordinateur emprisonné. Aujourd’hui, alors que de nouvelles voix appellent à temporiser, la question de la réconciliation politique et sociale reste entière.
Face à ces événements, le report du retour de l’imam Dicko apparaît moins comme un renoncement que comme un choix stratégique. En faisant preuve de sagesse et de retenue, ses soutiens refusent la confrontation et placent l’intérêt du Mali au-dessus des passions. La libération réclamée de Daouda Magassa s’inscrit également dans cette volonté d’éviter l’engrenage de la répression.
À Lire Aussi : Mali : les fidèles au pouvoir critiquent les actions de l’imam Mahmoud Dicko
Le Mali est à un tournant décisif. Plus que jamais, la voie du dialogue et de la concertation doit prévaloir. L’attitude de l’imam Dicko et de ses partisans montre que la sagesse politique n’est pas l’apanage des gouvernants mais qu’elle peut également émaner de la société civile et des leaders religieux. Le défi est immense : comment réconcilier une nation en proie à des tensions récurrentes ? La réponse à cette question déterminera le devenir du Mali dans les mois et années à venir.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Moussa Keita
Source: Bamada.net