Ibrahim Boubacar Keïta s’exprimait hier devant les chefs d’institutions, les membres du gouvernement, les leaders traditionnels, les leaders religieux (musulmans et chrétiens) et les ambassadeurs des pays amis du Mali venus lui présenter leurs vœux pour la fête
du ramadan
Comme à l’accoutumée, le chef de l’Etat a pris part à la prière de l’Aïd El Fitr à la grande mosquée de Bamako, en présence du Premier ministre, Dr Boubou Cissé, des membres du gouvernement et de plusieurs autres personnalités. A la fin de la prière, le président Keïta a formulé des vœux pour une bonne pluviométrie pour l’hivernage qui s’annonce.
Aux autorités religieuses qui invoquaient sa clémence et son pardon pour les individus coupables d’injures à son égard, le président Keïta a répondu : «Qui suis-je en tant qu’Ibrahim Boubacar Keïta pour ne pas supporter les insultes ? Mais le chef de l’Etat a droit au respect, pas par vanité, mais parce qu’il est le représentant de 18 millions de Maliens qui ont besoin qu’on les respecte». D’après lui, la loi devrait être de règle et de mise dans notre pays.
Ibrahim Boubacar Keïta a ensuite reçu au Palais de Koulouba, les membres du gouvernement, les chefs des institutions, les leaders traditionnels, les leaders religieux (musulmans et chrétiens), les ambassadeurs des pays amis du Mali pour la traditionnelle présentation de vœux.
Premier à prendre la parole, le chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé, après avoir présenté ses vœux de bonheur, de santé et de longévité au chef de l’Etat, au nom du gouvernement, a promis que les grands chantiers ouverts par ses prédécesseurs seront poursuivis et achevés. Il a annoncé de nouveaux chantiers et évoqué un certain nombre de projets qui retiennent l’attention du président de la République : la conduite d’un dialogue politique inclusif, le processus diligent et consensuel de révision de la Constitution, le renforcement de la cohésion nationale, la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, la restauration de nos valeurs, la protection et la promotion des Maliens de l’extérieur.
S‘exprimant au nom des chefs d’institutions de la République, le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé a d’abord réitéré le soutien du Parlement au chef de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions. Il s’est réjoui ensuite des résultats obtenus sur le front social notamment avec la fin de la grève des enseignants.
Le coordinateur des chefs de quartier de Bamako, Bamoussa Touré, le vice-président du Haut conseil islamique du Mali, Ibrahima Kontao, le Cardinal Jean Zerbo de l’église catholique et le Révérend Nouh Ag Infa Yattara de l’église protestante ont ensuite tour à tour présenté leurs vœux au chef de l’Etat. Le dernier intervenant a été l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali Hassane Naciri qui a présenté ses vœux au nom des ambassadeurs des pays musulmans accrédités au Mali.
En réponse, le président de la République s’est réjoui d’avoir célébré à La Mecque, la nuit de l’Aylat Al-Qadr avant de s’incliner le lendemain sur la tombe du prophète de l’islam Mahomet (PSL) et de regagner Bamako pour fêter l’Aïd El Fitr. Il a estimé que ceci est une grâce rare.
Évoquant le sommet de l’OCI auquel il a participé, il y a quelques jours, le président Keïta s’est réjoui : «La Oumma aujourd’hui compte des pays parmi les plus grandes puissances économiques du monde. Nous avons le bonheur encore une fois de l’amitié vive des autres peuples. Il n’est aucun souverain, aucun chef d’Etat de la Oumma qui ne m’ait dit son amitié et son souci du Mali». Le chef de l’Etat a rappelé que la Déclaration de La Mecque ayant sanctionné le sommet de l’OCI consacre deux paragraphes au Mali avec l’affirmation très claire d’aider notre pays matériellement et spirituellement. «Si nous avons tenu comme à la prunelle de nos yeux que la laïcité figura dans les documents de l’Accord pour la paix et la réconciliation, ce n’était pas par caprice. Quand in fine, il fallait parapher, nous avons dit que c’est la pierre angulaire et une ligne rouge infranchissable pour nous. Nul ne nous imposera un agenda contraire au bonheur de ce pays, jamais, quoi qu’il nous en coûtera», a martelé Ibrahim Boubacar Keïta qui a profité de cette rencontre pour clarifier la position du Mali sur la question palestinienne.
«La question palestinienne a pris une grande place dans nos discussions au sein de la Oumma. Il est temps que l’on rende justice à ce peuple palestinien qui a beaucoup souffert et qui souffre encore. Cela dans l’intérêt même de la paix mondiale», a souligné le chef de l’Etat, qui a plaidé pour un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale.
Dieudonné DIAMA
Source: L’Essor- Mali