Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé une restructuration de l’armée par le biais d’une loi de programmation quinquénnale, à l’occasion du 53e anniversaire des forces maliennes marqué lundi par un défilé avec leurs alliés anti-jihadistes.
Le défilé s’est déroulé à Bamako en présence du président Keïta, du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et de chefs militaires. Des Casques bleus, des formateurs militaires européens et des soldats français de l’opération Serval y ont participé aux côtés des soldats maliens.
Dimanche, le président Keïta a annoncé la future adoption d’une loi de programmation militaire sur cinq ans pour restructurer les forces maliennes mises en déroute en 2012 par une offensive de groupes armés dans le nord du pays.
« A cet effet, sera adoptée une loi de programmation militaire 2014-2018, dont le début de mise en oeuvre permettra de consacrer la montée en puissance de notre outil de défense sur les cinq prochaines années », a-t-il dit dans un discours sans préciser davantage le calendrier.
Il a noté que le 53e anniversaire de l’armée intervenait « après les péripéties affligeantes de l’histoire immédiate » du Mali, qui a connu 18 mois de crise politico-militaire avant une intervention militaire dirigée par la France puis l’élection présidentielle de l’été 2013.
Sous-équipée, mal formée et mal dirigée, l’armée malienne avait connu une débâcle face à des groupes armées, notamment jihadistes, dotés d’armes lourdes venant de Libye qui ont occupé les deux tiers du pays pendant plus de neuf mois en 2012-13.
L’intervention lancée par la France en janvier 2013 a chassé les jihadistes et permis à l’armée malienne de reprendre pied.
« Le passif est tragique, qui requiert une sincère introspection, un audit profond de ce naufrage national (…). La réforme structurelle est en oeuvre. Je veillerai personnellement à sa conduite pour qu’elle atteigne son point d’achèvement », a déclaré M. Keïta dans son discours.
Il a également indiqué que « le Mali et la France discutent présentement d’un éventuel accord de coopération militaire », à l’initiative des autorités maliennes.
La signature d’un accord de défense entre le Mali et la France était prévu à l’occasion de la visite de M. Le Drian mais elle a été reportée, sans explication officielle.