Avant son intervention à la tribune des Nations Unies, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta avait poursuivi les contacts bilatéraux. C’est ainsi que mercredi après-midi, il a eu une séance de travail de près d’une heure avec le président du Conseil de l’Europe Herman Van Rompuy, accompagné du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et du représentant spécial de l’Union européenne pour la Sahel Michel Reveyrend de Menthon, ancien ambassadeur de France dans notre pays.
A l’issue des entretiens, le président Keïta a révélé qu’il a remercié l’Union européenne pour avoir contribué à une bonne lecture des enjeux de la crise de notre pays. Il a souligné la part importante de l’Europe dans les efforts de la communauté internationale pour aider le Mali. Il a cité à ce propos la mission de formation de l’Union européenne en faveur de l’armée nationale et l’important soutien économique et financier que l’UE nous apporte. Pour ce qui concerne justement les appuis financiers de l’Europe, le président Ibrahim Boubacar Keita a annoncé que 615 millions d’euros sont prévus dans le cadre du 11è FED.
Le président Keita a expliqué également que l’Europe a exprimé des inquiétudes quant à la gestion transparente des fonds annoncés dans le cadre de la conférence des bailleurs qui a eu lieu à Bruxelles en mai dernier. « Je n’ai aucune espèce d’inquiétude à cet égard car mon équipe gouvernementale est à hauteur de souhait pour la gestion et la mobilisation effective des fonds annoncés », a-t-il assuré.
Dans la matinée du jeudi, le président de la République a participé à une réunion de l’Internationale socialiste, à laquelle étaient présents notamment le président de l’organisation, l’ancien Premier ministre grecque Geroges Papandreou, le secrétaire général de la même organisation, le Chilien Luis Ayala, ainsi que la Française Ségolène Royal, ancienne candidate à l’élection présidentielle française en 2007.
Ibrahim Boubacar Keita a pris la parole pour exprimer sa joie de se retrouver parmi les membres de sa famille politique et rappeler les valeurs de l’Internationale socialiste. Il a ajouté que le Mali revient de loin grâce notamment à la décision historique de son camarade socialiste François Hollande d’intervenir militairement pour chasser les jihadistes du Nord de notre pays.
L’après-midi du jeudi, le président Ibrahim Boubacar Keita a rencontré le secrétaire d’Etat adjoint William Burns à l’hôtel Waldorf Astoria. A son interlocuteur américain, le président Keita a indiqué qu’il fonde beaucoup d’espoir sur la coopération avec les Etats-Unis dans le cadre de la reconstruction de notre pays. Il a expliqué que son action à la tête du Mali portera prioritairement sur la réconciliation et la consolidation de l’Etat de droit, gage de l’instauration de la bonne gouvernance. Ibrahim Boubacar Keita a plaidé pour la reprise du Millenium challenge pour l’achèvement de la rénovation de l’aéroport de Bamako Senou et de l’aménagement des périmètres irrigués d’Alatona dans la zone Office du Niger. Il a demandé aussi l’aide américaine pour la formation et l’équipement de l’armée.
William Burns a expliqué qu’il apprécie les projets du président de la République et que son pays a déjà mis fin à la suspension de la coopération, intervenue suite au coup d’Etat de 2012. Il a promis que l’Amérique aidera le Mali à renforcer ses capacités, afin de réaliser ses projets.
Le secrétaire d’Etat adjoint a demandé des éclaircissements au sujet du général Amadou Sanogo. A cette question, le président Keita a rappelé qu’il avait clairement condamné le coup d’Etat et qu’il a demandé aux autorités de la transition d’abroger le décret nommant Sanogo à la tête du comité de réforme de l’armée. Ibrahim Boubacar Keita a ajouté qu’il est le seul capitaine du bateau Mali.
Le président de la République a rencontré dans l’après-midi du vendredi, le président rwandais Paul Kagamé. Rien n’a filtré de cet entretien de près d’une demi-heure.
B. TOURE
Source: l’Essor