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Le président de la Chambre des Mines du Mali sur les sites d’orpaillage de Kobada et Foroko à Kangaba : Les orpailleurs inectivent: «Notre déguerpissement est un crime contre l’humanité»

Après les événements du samedi  11 mai 2013 ayant causé la mort de deux personnes dont une brûlée vive, le gouvernement du Mali dans le cadre de préserver la vie des populations a décidé de fermer les sites de Kobada et de Foroko. Cependant, ces deux plus grands sites constituent une source de revenu pour des milliers de personnes dont la plupart sont prêts à sacrifier leur vie. En tant qu’élu et médiateur entre l’Etat, les sociétés minières et la société civile, le président de la Chambre des Mines du Mali, Abdoulaye Pona, accompagné d’une très forte délégation a jugé nécessaire de rendre sur place et de rencontrer les trois parties pour s’enquérir de la situation qui prévaut actuellement. C’était le mercredi 22 mai.   

Aujourd’hui devenu sujet d’actualité sur toute l’étendue du territoire national, l’orpaillage constitué un cancer difficile à opérer pour le gouvernement dans le domaine de l’exploitation minière au Mali. Situé entre le marteau et l’enclume, celui-ci ne veut pas faire de mécontents du côté des populations, situation pouvant très rapidement dégénérée et du côté des sociétés minières qui représentent une source de revenu inestimable pour l’économie nationale. Accueilli par les autorités locales, les chefs de villages, les chefs religieux et les populations, le président de la Chambre des Mines, Abdoulaye Pona a, tout d’abord, présenté ses excuses suite aux malheureux événements survenus. Selon lui, sa présence sur le site n’est pas pour discuter du passé au risque de réveiller les vieux démons mais plutôt pour compatir avec ses frères orpailleurs, ensuite constater les faits et, enfin, recueillir le maximum d’informations et de doléances qu’il soumettra aux autorités compétentes.

Chose qui a été prise avec enthousiasme par le collectif des orpailleurs du Cercle de Kéniéba puisque, selon leur porte parole, Makan Diabaté, la situation est critique et ils n’avaient aucun recours si ce n’est de constater impuissamment leur fin venir au jour le jour. Pour sa part, le chef de village de Foroko, Kalifa Traoré s’est dit touché par la venue du président de la CMM car, il va, afin, être entendu et espère que son message sera retransmis à qui de droit. S’indignant des événements qui sont survenus le samedi 11 mai dernier, il a déclaré faire confiance aux autorités et n’envisage aucun recours à la force contre d’autres maliens.

Même sentiment par le maire de la commune rurale de Kaniogo, qui n’a pas caché que leurs vies étaient en danger et qu’il était urgent de trouver un compromis dans les plus brefs délais.

Appelant toujours au calme et au dialogue, les jeunes orpailleurs qui ont tout perdu et se disent prêts à récupérer leurs biens et leurs terres qui ont été saisis lors de leur brutale évacuation des deux sites. Idem sur le site de Kobada situé à cinq km de Foroko où une forte représentation des orpailleurs attendait avec impatience la délégation de la CMM pour tirer les choses au clair.

D’après Dansouma Diawara, il y a plus d’un million de personnes qui travaillent sur le seul site de Kobada et les deux sites sont répartis sur une distance de 25 km avec plus de 3 millions d’orpailleurs. Se disant autochtones et héritiers des terres qui leur sont léguées par leurs ancêtres, ils disent n’avoir nulle part où aller pour reconstruire une nouvelle vie. Les faire déguerpir de leur territoire pour leur demander de s’en aller est pour eux plus qu’un crime contre l’humanité. Enfin, pour trouver un terrain d’entente, les responsables des deux sites réunis réclament le départ de la société African Gold Group (AGG) qui ne leur a apporté rien d’autre que le malheur. Pas de routes, pas d’écoles, pas de clinique, pas de forage et encore moins de bonnes relations avec les populations environnantes, ont-ils ajouté.

Après de longues discussions, c’est au tour du représentant de l’Etat, c’est-à-dire les forces de l’ordre dirigées par le lieutenant-colonel, Baba Bagayogo et des responsables de la société AGG de s’exprimer sur la question. Abdoulaye Pona qui a écouté avec la plus grande attention les orpailleurs a demandé au lieutenant-colonel, responsable de l’évacuation musclée des orpailleurs et des patrouilles, de rendre le matériel saisi, d’alléger le dispositif de sécurité et de les laisser circuler librement. Ne voyant pas les choses de la même manière, Baba Bagayogo réplique en précisant qu’il a reçu des ordres qui émanent de la sécurité intérieure à la demande du ministère des mines.

En rappelant les faits, il a souligné que c’est à la suite de nombreuses perturbations sur les deux sites dont des meurtres que le ministère a décidé de les fermer pour préserver les vies humaines. Pas une seule fois dans la lettre adressée à la sécurité, le nom d’une quelconque société n’a été mentionné.

Moulaye HAIDARA

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