Accueilli en pompe par des centaines de Maliens pour avoir tenu un discours de vérité à la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a réaffirmé, à Koulouba, sa détermination à défendre l’intérêt du Mali partout et à toutes les circonstances.
Dans son intervention face à la presse, le premier ministre a rappelé sa mission aux États Unis. « Au nom du Président de la Transition, Son Excellence le Colonel Assimi Goïta, j’ai réitéré la gratitude du gouvernement et du peuple malien aux Nations-unies et à tous nos partenaires, bilatéraux comme multilatéraux, pour leur soutien et leur accompagnement constants à l’endroit du Mali », a-t-il indiqué. Il affirme avoir rassuré les partenaires traditionnels du Mali sur le respect des engagements en matière de lutte contre le terrorisme. ‘-« Mais nous avons tenu aussi à signifier à la communauté internationale dont le Mali est reconnaissant de l’accompagnement, la volonté du peuple malien d’exercer sa liberté d’État souverain dans ses prérogatives en matière de défense et de sécurité », a précisé Dr Maïga.
A en croire le premier ministre, la voix du Mali souveraine en quête d’autonomie et d’indépendance en matière de sécurité et de défense a été entendue aux quatre coins du monde. « A la tribune de l’Assemblée générale, j’ai expliqué notre quotidien fait d’angoisses, d’exactions et de tragédies », a rappelé le premier Choguel Kokalla Maïga qui a ajouté : « Au lendemain de cette prestation, je souhaite que mes compatriotes soient davantage soudés et se tiennent debout comme un seul homme pour faire front aux défis sécuritaires qui assaillent leur pays ».
A la Minusma et la France, le premier ministre a craché la vérité. Cette vérité, selon lui, n’est pas synonyme d’ingratitude. « J’ai dit devant l’auguste assemblée, sans ambages, qu’il n’existe pas de sentiment anti-MINUSMA au Mali, pas plus qu’il n’y existe de sentiment anti-français. Le peuple reconnaissant du Mali n’a jamais été et ne sera jamais un peuple ingrat », a précisé l’ingénieur télécoms. A en croire le chef du gouvernement du Mali, au sommet de l’État et au sein des populations maliennes, il existe un désir de paix et une soif de sécurité qui font écho à l’exigence d’efficacité des instruments et des mécanismes politiques et militaires mis en place et qui font paradoxalement du Mali un pays sur-militarisé mais un pays très vulnérable face au terrorisme ; terrorisme devenu un facteur de désintégration de nos sociétés et de déstabilisation des fondements de l’État.
Pour que le Mali nouveau soit, le premier ministre a sollicité l’implication de tous. Il dit avoir insisté que la « Transition en cours au Mali se veut une transition de rupture qui porte l’espoir de guérir le Mali des maux qui l’assaillent, dont l’instabilité politique et institutionnelle, l’affaissement de l’Etat, conséquences directes de la corruption et de l’impunité ».
Même la France a répliqué violemment à son discours, le premier ministre malien a réitéré sa détermination à défendre le Mali quel que soit la situation. « Rien ne saura nous dévier de notre devoir et de nos engagements envers la Nation et LE PEUPLE MALIEN D’ABORD : LA PAIX, LA SÉCURITÉ, LA RÉCONCILIATION, LA BONNE GOUVERNANCE, LES RÉFORMES, LES ÉLECTIONS », a-t-il déclaré.
B. Guindo
Source: LE PAYS