Le préfet de Sansanding, Ibrahima Diamouténé et sa famille ont de justesse échappé à une tentative d’enlèvement dans la nuit du 8 au 9 novembre dernier. Un groupe de malfaiteurs a réussi à emporter son véhicule personnel et des biens précieux, selon un communiqué publié conjointement par le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC)et le Syndicat libre des travailleurs de du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT). Les deux syndicats ont condamné “cette énième tentative d’agression à l’intégrité physique des représentants de l’Etat” et suggéré aux autorités «de prendre les mesures idoines pour assurer » leur « sécurité ».
Aly Cissé, sous-préfet de Farako et Drissa Sanogo, préfet de Gourma-Rhaouss, enlevés respectivement le 8 décembre 2019 et le 2 mai 2020 restent toujours aux mains des ravisseurs.
Kolongo :
Une dizaine de paysans enlevés
Une dizaine de personnes ont été enlevées lundi 14 novembre 2021 dans un champ de riz près du village de Solila dans la commune de Kolongo. Selon des sources locales, sur les 10 personnes enlevées, 8 ont été relâchées tard dans l’après-midi. Les assaillants ont fui avec une batteuse et du riz avant de mettre le feu au champ. Il ressort des informations recueillies que les personnes capturées viennent des villages de Loutan et de Niaro Coura.
La production de riz est menacée par des attaques terroristes. Plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, en octobre dernier, montrent les dégâts matériels après plusieurs attaques attribuées à des jihadistes dans les rizières du cercle de Niono, situé dans la région de Ségou, dans le centre du Mali. Ces attaques pourraient compromettre les prévisions de production de riz et des acteurs agricoles craignent une crise alimentaire si rien n’est fait.
C’est le calme précaire dans nombreux villages du cercle de Niono. Mais les paysans ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont tout perdu après des attaques, attribués à des jihadistes de la katiba Macina, un groupe terroriste, membre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Pailles de riz brûlées, matériels agricoles incendiés… Les assaillants sont entrés dans les rizières situés dans les villages B6 Bolibana, Dabakourou ou encore N’debougou pour perturber les récoltes de cette céréale cultivée essentiellement dans cette partie du pays traversée par le fleuve Niger.
Le coût de production du riz est très important. Obligeant du coup les paysans à s’endetter pour financer l’achat des intrants comme l’engrais ou les semences au début de la campagne agricole. Et c’est après la récolte qu’ils procèdent au remboursement. Ils n’ont désormais plus rien. Comment vont-ils rembourser ?
Yorosso :
Le commerçant relâché
Après trois jours de captivité, le jeune opérateur économique a été libéré en début de semaine. Enlevé par des hommes en armes, il a été relâché à Yorosso. Ses proches indiquent qu’il revenait d’une foire hebdomadaire à 8 kilomètres de Boura quand il a été pris. À noter qu’actuellement, les enlèvements sont très fréquents dans le cercle de Yorosso.
Le phénomène n’est pas nouveau au Mali, mais il s’étend et touche désormais plus de nationaux. Cette pratique en dit long sur la nature du conflit et les priorités des acteurs qui l’animent.
Différents acteurs recourent aux enlèvements pour différentes raisons. Pour les groupes djihadistes, responsables de 46,6% des cas répertoriés par ACLED entre janvier 2012 et juillet 2021, il s’agit souvent d’empêcher le retour de l’État central en s’attaquant à ses représentants, et de couper court à toute contestation locale en ciblant les leaders d’opinion. Les otages servent également de monnaie d’échange pour des échanges de prisonniers ou de paiement de rançons.
97% des civils enlevés depuis 2012 sont des Maliens.
Source: L’Informateur