Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le Point : Pourquoi ne pas dialoguer avec les djihadistes de Mopti ?

La zone inondée de la région de Mopti s’embrase d’avantage. Chaque jour apporte  son lot de cadavres  de soldats ou de populations civiles. Le dernier événement en date est l’embuscade qui a eu lieu contre le convoi de ravitaillement des forces armées maliennes, parti de Sévaré pour Tenenkou. Ce convoi de militaires est tombé dans une embuscade, le dimanche 7 Août dernier aux environs de 17 heures, à 7 Kilomètres de Diafarabé peu  après le village de Kera.

groupe combattant touareg rebelle bandit armee terroriste djihadiste muajo mnla cma gatia hcua nord mali kidal

Ainsi, 5 à 6 véhicules de l’armée ont été détruits et plusieurs soldats ont été blessés. Du Mardi 9 Août, dans l’après-midi, au lendemain matin, les corps de cinq soldats maliens, précédemment portés disparus ont été repêchés et enterrés surplace. Selon des sources concordantes, des véhicules de l’armée, équipés d’armes lourdes,  ont été emportés par les assaillants. L’heure est donc critique dans toute la zone inondée de Mopti. Et des mesures urgentes doivent être prises rapidement.  Comment ? En négociant avec les assaillants !

Or, « On ne négocie pas avec des terroristes », clame  depuis un certain temps les autorités maliennes. Mais qui sommes-nous  alors? Des européens, américains, asiatiques ? Non ! Nous sommes  des africains, en sommes des maliens. Nous  devons alors avoir la faculté de négocier avec nos djihadistes (locaux) pour  pouvoir asseoir une paix durable dans le Delta intérieur du Niger (la zone inondée de Mopti). Même en Europe, Amérique, etc., il existe des  canaux pour dialogue avec leurs terroristes. Alors, pourquoi pas au Mali ? Certainement,  il y a des canaux dans notre pays  qui peuvent faire plier ces terroristes, sans faire la moindre guerre. Mais comment ? En effet, il faut utiliser les canaux de dialogue traditionnel, composés essentiellement de  tissus  ethniques, communautaires, des regroupements sociaux, etc. Dans ce cadre, il y a plusieurs éléments qui peuvent favoriser la paix : le cousinage à plaisanterie, la parenté éloignée, l’histoire des sociétés, etc. Actuellement, si Amadou Kouffa  veux créer l’Etat Peulh du Macina à l’intérieur du Delta du Niger, c’est parce qu’il s’est focalisé sur l’histoire de cette zone. Pourquoi le gouvernement n’anticipe-t-il pas sur lui ? Pourquoi ne pas redonner à cette zone, des valeurs qui lui sont propres ? Pourquoi ne pas en faire une entité engagée dans le développement de l’élevage et de la pêche au Mali ? Pourquoi ne pas lui donner un nouveau statut ? Car, ces djihadistes ne sont pas des étrangers. Ce sont des autochtones que  l’on peut bien  convaincre avec les moyens de dialogue traditionnels. Si selon la Communauté internationale, il faut amener surplace des forces d’interposition (qui sont toujours dépassées par les événements), nous, Maliens, pouvons régler nos différends autrement. Les associations culturelles comme Ginna-Dogon, Tapital-Poulakou, etc. ont leur importance dans l’avancement du processus de négociation au Mali. Mais sont-elles réellement impliquées ? Sinon, à  qui la faute ?

Quoi qu’il en soit, ça va de mal en pis et la zone inondée  ne  connaîtra jamais d’accalmie si nous ne changeons pas de mode d’opération. Il faut fortement impliquer les communautés dans la gestion de cette crise. L’équation Kidal n’a pas encore trouvé sa solution et le cas Mopti dépasse actuellement tous les commentaires.

Ainsi, même si la Minusma  et Barkhane ont leurs utilités  dans la résolution de cette crise, nous maliens sommes les seuls acteurs, les seules victimes et les seuls à pouvoir y remédier concrètement. Notre  position est donc à considérer en première instance. Ne dit-on pas que « La France n’a pas d’ami, mais  que des intérêts? ». Ce pays, comme les autres pays occidentaux, défend âprement ses intérêts de la façon la plus indépendante. Profitons alors de nos propres réalités socioculturelles et économiques pour nous sortir d’affaire. Cela est pourtant bien possible. Mais faudrait-il que nous y croyons !

 

Alfousseini Togo

Source: Le Canard de la Venise

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance