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Le PIB des Etats-Unis se contracte de 0,9% au 2e trimestre 2022, polémique autour de la définition de la récession

L’économie américaine s’est contractée durant deux trimestres consécutifs. Ce qui correspond à la définition communément admise de la récession technique. Mais la Maison Blanche remet en question cette définition controversée.

 

Après avoir reculé de 1,6% au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s’est de nouveau contracté au deuxième trimestre 2022, de 0,9% en rythme annualisé, selon les chiffres publiés le jeudi 28 juillet par le département du Commerce.

Le recul du PIB au deuxième trimestre reflète des baisses d’investissements des entreprises et d’achats de logements de la part des ménages, a précisé le département du Commerce, indiquant que le gouvernement fédéral, les Etats et les administrations locales ont également freiné leurs dépenses.

La consommation s’est, quant à elle, maintenue même si c’est grâce aux dépenses dans les services, qui ont vu leurs prix augmenter avec l’envolée de l’inflation.

Bien que la définition communément admise de la récession technique corresponde à deux trimestres consécutifs de recul du PIB, de nombreux économistes, ainsi que l’administration Biden affirment que l’économie américaine n’est pas en récession puisque d’autres indicateurs, dont l’emploi, sont plus favorables.

L’économie américaine, malgré ce recul du PIB, est « sur le bon chemin », a assuré le président américain dans un communiqué.

« Il n’est pas surprenant que l’économie ralentisse alors que la Réserve fédérale agit pour réduire l’inflation », a-t-il expliqué.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, avait déjà estimé le 24 juillet, que les données économiques n’annoncent pas de récession.

« Une récession est une contraction généralisée qui affecte de nombreux secteurs de l’économie. Nous n’avons tout simplement pas ça », a-t-elle déclaré dans un entretien à la chaîne NBC, mettant notamment en avant « le marché du travail qui est maintenant extrêmement solide ».

Le NBER, seul organisme habilité à trancher le débat

Dans une note intitulée « Comment les économistes déterminent si l’économie est en récession ? », la Maison Blanche a rejeté la définition classique de la récession, en l’occurrence deux trimestres consécutifs de contraction de l’économie.

« Alors que certains soulignent que la chute du PIB réel lors de deux trimestres consécutifs constitue une récession, ce n’est ni la définition officielle ni la manière dont les économistes évaluent l’état du cycle économique », a-t-elle avancé.

Mais l’opposition a rapidement réagi. « Scoop pour Joe Biden : tu ne peux pas changer la réalité en argumentant sur des définitions », a souligné le Parti républicain.

« Il y a eu une croissance négative au premier trimestre cette année (…) Si les chiffres du deuxième trimestre sont négatifs, cela pourrait potentiellement être une récession au sens technique », a expliqué de son côté le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.

Alors que le débat sur la définition de la récession fait rage aux Etats-Unis depuis plusieurs jours, le seul organisme américain habilité à déterminer officiellement les périodes de récession est le Bureau national de la recherche économique (NBER). Cet institut indépendant est en effet chargé d’observer l’économie américaine à travers plusieurs mesures et de déterminer quand celle-ci est en expansion et quand elle est en récession.

« Une récession est la période entre un pic d’activité économique et son nadir, son point le plus bas », écrit le NBER sur son site, indiquant qu’« une récession implique un déclin significatif de l’activité économique, répandu à travers l’économie et qui dure plus longtemps que quelques mois ». Le verdict du NBER ne pourrait cependant intervenir que plusieurs mois après la publication des statistiques trimestrielles préliminaires, vu que cet institut préfère se reposer sur des données consolidées.

« Il est de notoriété publique parmi les économistes que les estimations préliminaires se fondent seulement sur 50% de statistiques concrètes pour mesurer le PIB du second trimestre », explique Ellen Hughes-Cromwick, économiste au cercle de réflexion Third Way et ancienne cheffe économiste au département du Commerce sous Barack Obama.

Source : Agence Ecofin

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