A la fois un « frère » pour les présidents gabonais et maliens, un « papa » pour ses obligés, un « toton » pour certains truands corses comme pour de réputés hauts fonctionnaires français, le dernier parrain de la mafia corso-africaine Michel Tomi défraie la chronique. Le canard enchainé du mercredi 18 juin 2014 y consacre un article : « Michel Tomi/Un insulaire de famille », où le président malien IBK, se taille une place de choix. « En réalité, Tomi est soupçonné d’avoir donné beaucoup plus. En particulier à Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), le président malien. Les enquêteurs qui épient Tomi depuis le printemps 2012 sont certains qu’il a nourri, logé, habillé, transporté, soigné, protégé IBK. », écrit Le Canard enchainé. Inculpé pour « corruption d’agent public étranger… »
Le parrain corse Michel Tomi est inculpé pour plusieurs chefs d’inculpation dont « corruption d’agent public étranger ». Il devra payer une caution de 2 millions d’euro et rester sur le territoire français (interdiction de sortie du territoire).
« Après trois jours de garde à vue, Michel Tomi a été présenté à un juge d’instruction ce vendredi soir [20 juin] pour une série d’infractions présumées: “corruption d’agent public étranger”, “complicité de faux et d’usage de faux”, “abus de confiance”, “complicité et recel d’abus de biens sociaux”, “faux et usage de faux”, “travail dissimulé” et “obtention indue d’un document administratif”, selon lexpress.fr du 20 juin.
Six autres personnes dont deux chefs d’entreprises français sont aussi inculpés. L’un des deux chefs d’entreprise est Frédéric Gallois, un ancien patron du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), qui dirige une société privée de sécurité. Frédéric Gallois est un personnage emblématique, ancien du GIGN dont il fut le commandant de 2002 à 2007. Il est désormais responsable d’une entreprise de sécurité privée, Gallice, dont il est directeur général délégué. Le site Mondafrique avait écrit, en mars, que cette société avait fourni des gardes pour la sécurité du président IBK.
Dans une interview accordée à lexpress.com, Frédéric Gallois se défend de toute infraction : « En 2013, nous avons signé avec la République du Mali un contrat portant sur la protection du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Michel Tomi ayant un rôle de conseiller auprès du président, il a sans doute permis de valider les prestataires. On ne peut pas travailler sur des domaines aussi sensibles sans disposer de relais de confiance auprès des responsables politiques locaux. Le contrat est transparent: notre présence au Mali était d’ailleurs suivie par les autorités françaises ».
Le second chef d’entreprise inculpé aurait gagné des contrats de fournitures à l’armée en Afrique. Dans Jeune Afrique n°2783 du 11 au 17 mai 2014, le Président disait que GUO Star SARL, la société de Sidi Kagnassy avait des partenaires qui ont pignon sur rue en France/Europe. C’est ce marché douteux d’une centaine de milliards de FCFA, dénoncé par une partie de la presse et par le PARENA (dans son mémorandum : IBK, sept mois après/ Le Mali dans l’impasse), qui fait l’objet de critiques du FMI.
Enfin, deux Maliens, proches du Président, seraient parmi les personnes mises en examen. Nos enquêtes ne nous permettent pas de dévoiler qui sont-ils. Mais le moins que l’on puisse dire, est que cette affaire pourrait aller très loin. C’est dire que les protagonistes du contrat de GUO Star SARL et de l’achat du Boeing 737 pourraient avoir du souci à se faire.
La rédaction
Source: Lerepublicainmali