Dans une tribune qu’il a fait publier dans le dernier numéro de notre confrère Jeune Afrique, le président du Parti pour la renaissance nationale, Tiébilé Dramé évoque des pistes des réformes institutionnelles pour améliorer la gouvernance démocratique au Mali. Parmi celles-ci, il propose que le président de la République soit élu par l’Assemblée nationale et que le poste de Premier ministre soit supprimé.
Pour le leader du parti du bélier blanc, la crise que traverse le Mali est très profonde. Elle ne se limite pas à la seule question du Nord. « Elle pose des problèmes de gouvernance qui concernent tout le pays… Il faut revoir de manière hardie la gouvernance pratiquée jusqu’ici « . A en croire Tiébilé Dramé, les dérives et les difficultés qui ont émaillé la première année du quinquennat d’IBK montre que le retour à la normalité constitutionnelle n’est pas suffisant pour panser les plaies dont le pays souffre.
Et le président du PARENA de souligner que « d’importantes réformes institutionnelles s’imposent non seulement pour répondre aux demandes des groupes du Nord, mais aussi pour instaurer et consolider les règles de bonne gouvernance, pour réorganiser les relations entre l’Etat et le citoyen d’une part, entre l’Etat et les communautés d’autre part« .
Au titre de ces réformes, M. Dramé suggère de tout mettre en œuvre pour lutter contre la personnalisation du pouvoir et les dérives de type monarchique. Pour cela, il propose que l’élection présidentielle au suffrage universel soit supprimée au profit d’une élection par le parlement. Cette innovation, explique-t-il, « permettra à la fois d’équilibrer les pouvoirs entre l’exécutif et le législatif et d’économiser les dizaines de milliards consacrés tous les cinq ans à ce scrutin. La fonction de Premier ministre doit disparaître « .
Par ailleurs, le leader du PARENA a insisté sur le rôle fondamental que doivent jouer les partis politiques. Ceux-ci, ajoute-t-il, seront encouragés à se regrouper pour constituer des entités plus viables.
Il a, en outre, mis l’accent sur ce qu’il a appelé « le nouveau pacte national de paix et de bonne gouvernance » par rapport à la question sécuritaire dans le septentrion malien. Dans ce sens, Tiébilé Dramé parle des dispositions que les nouvelles autorités doivent prendre pour » installer une nouvelle ère de confiance et de cohésion entre toutes les composantes du Mali « . Il n’a pas manqué de s’attarder sur l’élection des gouverneurs de toutes les régions du Mali par des assemblées régionales élues à la proportionnelle. Ce qui sera une belle et pertinente réponse démocratique aux préoccupations de libre administration exprimées par certains Maliens.
Enfin, M. Dramé a abordé la question de la refondation de l’armée, la réforme de la justice, la réhabilitation du mérite dans l’administration, le contrôle et l’obligation de rendre compte, la politique de formation et d’emploi, la consolidation de la presse, l’émergence et le renforcement de la conscience citoyenne à mettre au cœur de ce nouveau pacte national. « Osons poser les jalons d’un nouveau départ pour le Mali, qui fera des pas de géant quand il se relèvera« , a-t-il conclu.
Bruno D SEGBEDJI
SOURCE: L’Indépendant