Le ministre nigérien de la Défense Kalla Moutari a présidé mercredi à Niamey le lancement officiel d’une nouvelle cellule spéciale appelée unité du “Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (GARSI)”, en vue de contribuer à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans laquelle est engagée le pays depuis des années, a constaté sur place Xinhua.
La cérémonie marquant la concrétisation de l’opérationnalité du GARSI, à laquelle ont pris part, en plus du ministre de la Défense, toute la hiérarchie militaire nigérienne et les partenaires européens, a été suivie d’une remise d’importants lots de matériel d’une valeur d’environ 3,5 millions d’euros (3,9 millions de dollars), offerts par l’Union européenne (UE).
Selon M. Moutari, intervenant lors de la cérémonie, la création de ce groupe a été décidée par les ministres de la Défense et de la Sécurité des pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) lors d’une réunion tenue il y a près de trois ans à N’Djamena.
“Au Niger, cette volonté des autorités en charge des secteurs de la défense et de sécurité sera mise en œuvre avec l’aide nécessaire de l’Union européenne à travers les gendarmeries espagnole, française, italienne et portugaise”, a-t-il précisé.
Le GARSI, composé d’officiers, de sous-officiers et d’hommes de troupe de la Gendarmerie nationale, “interviendra dans le cadre de la défense opérationnelle du territoire, la lutte contre la criminalité organisée et autres situations d’insécurité”, selon le haut commandant de la Gendarmerie nationale, le colonel Salifou Wakasso, ajoutant que le groupe a suivi des formations pointues dans plusieurs domaines.
L’unité est équipée par l’UE en matériel, à savoir “de blindés, de pickups Toyota, de motos, de camions-citernes, d’une ambulance, de cuisinières mobiles, de tentes et de drones ; tout ce qu’il faut pour une unité de combat avec une grande autonomie”, a indiqué le colonel Wakasso.
Le ministre Moutari a remercié l’UE pour cet appui multiforme, avant de les assurer de faire bon usage du matériel mis à leur disposition.
Pour l’ambassadrice de l’UE au Niger Denisa-Elena Ionete, ce partenariat soutenu par son organisation est un exemple pour lequel elle a souhaité saluer “l’engagement et le progrès acquis pendant la présidence nigérienne” du G5 Sahel, avant d’encourager les soldats du GARSI dans l’accomplissement de leurs futures missions.
Le Niger subit dans certaines de ces régions frontalières les exactions d’organisations terroristes sur trois fronts très actifs. Ces organisations comprennent les groupes armés et autres bandits qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements basés dans le nord du Mali, ainsi que le groupe terroriste Boko Haram logé au Nigeria depuis 2009 et qui sème la terreur dans la région de Diffa (extrême sud-est).
A cela est venu s’ajouter depuis l’année dernière un nouveau foyer d’insécurité dans l’extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région des “3 frontières” (Niger-Mali-Burkina Faso), entretenu par d’autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.