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Le ministre Thierno aux Agences de voyages: «nous ne sommes pas là à travailler en chiens de faïence»

Une délégation du ministère des Affaires religieuses et du culte, conduite par le chef du département, s’est rendue, ce lundi 10 février 2020, à la Maison du Hadj sise au Centre islamique de Hamdalaye. Au cours de cette visite, Thierno Amadou Omar Hass DIALLO, a procédé au lancement officiel de la campagne pour le pèlerinage 2019 aux Lieux Saints de l’Islam.

 

A travers cette visite, il s’agissait aussi pour les membres de la délégation ministérielle de s’assurer que toutes les dispositions sont prises pour le bon déroulement des opérations d’inscription des candidats au Hadj 2020 au niveau de la Maison du Hadj.

À son arrivée, la délégation a été accueillie par le directeur général de la Maison du Hadj, Abdou Fatah CISSE ; le Consul général du Royaume de l’Arabie Saoudite au Mali ; le porte-parole de la filière privée du Hadj, Amadou MAIGA ; les représentants des organisations faitières des Agences de voyages, le personnel de la Maison du Hadj, etc.   

L’engagement

Dans son mot de bienvenue, le directeur général de la Maison du Hadj a tenu à remercier le ministre pour le choix porté à sa modeste personne pour diriger cette structure. Aussi il a tenu à rassurer le chef du département de son engagement et celui de l’ensemble de son équipe à relever le défi afin de permettre aux fidèles maliens d’accomplir le cinquième pilier de l’islam (pèlerinage) dans la sérénité.

Pour sa part, le porte-parole des Agences de voyages de la filière privée, Amadou MAIGA, a souligné que la bonne organisation du pèlerinage constitue un défi pour les Agences qui ont l’obligation morale et professionnelle de réussir cette campagne en fournissant des prestations de qualité aux futurs pèlerins.

Ainsi, à compter de ce jour, a-t-il fait savoir, le guichet unique de la Maison du hadj est ouvert pour permettre aux futurs pèlerins d’accomplir les différentes formalités requises pour le départ à la Mecque. Il s’agit, entre autres, de la vaccination, de la visite médicale, de l’enrôlement pour l’obtention de la fiche individuelle du RAVEC, du paiement au guichet d’Ecobank des frais de passeport, la demande et la prise d’empreintes digitales pour le passeport, la formation sur les rites du hadj et sur les conditions de séjour en Arabie Saoudite.

Les exigences saoudiennes

De son intervention, il ressort que l’Arabie Saoudite est à l’ère du numérique. Ainsi, le système électronique introduit en 2014 pour optimiser et faciliter les prestations du hadj a abouti au règlement électronique des hébergements, des frais de déplacement, des frais de séjour à Mina et à Arafat ainsi que la restauration pendant la phase rituelle. Aussi, depuis septembre dernier, des frais de visa de l’ordre de 300 SAR soit de 50 000 FCFA à 55 000 FCFA, selon le taux de change, ont été institués. Dans le souci de simplifier les procédures, le royaume d’Arabie saoudite a autorisé la délivrance du visa électronique depuis le ramadan 2019.

Force est de reconnaitre avec M. MAIGA que notre système d’organisation n’est pas en phase avec le système saoudien avec les inscriptions tardives des pèlerins et le problème des documents administratifs nécessaires à l’établissement du passeport (carte d’identité, acte de naissance et la carte NINA…). «Nombre de nos compatriotes candidats au hadj ne disposent pas de documents complets pour accomplir les formalités dans les délais et ne s’inscrivent pas à temps», a-t-il fait constaté. Avant de lancer un vibrant appel aux futurs candidats de venir massivement s’inscrire dans les meilleurs délais pour permettre aux organisateurs de prendre les dispositions nécessaires pour une meilleure organisation.

2 950 000 F CFA pour la filière privée

Par ailleurs, a-t-il fait savoir, le tarif du hadj 2020 de la filière privée est de 2 950 000 F CFA contre 2 850 000 F CFA en 2019, soit une augmentation de 100 000 F CFA. Cette hausse se justifie par l’introduction de nouvelles charges en Arabie Saoudite comme les frais de visa et les frais de séjour à Mina et à Arafat qui ont été majorés. Ces deux charges s’élèvent à environ 105 000 F CFA selon le taux de change.

Après avoir fait le tour des lieux, le ministre DIALLO, a indiqué à la presse que ce fut une cérémonie exceptionnelle. Pour une fois, a-t-il fait savoir, il y a une synergie d’action entre les partenaires des agences privées et le Gouvernement. Selon lui, il s’agissait de situer les uns et les autres sur ce que le Gouvernement attend de ce pèlerinage, de ce que doit être leur responsabilité. De même, il s’agissait pour le ministre d’expliquer les nouvelles donnes aux acteurs du secteur, notamment les innovations et attributions de la Maison du hadj vers laquelle le ministère a transféré tout ce qui est organisation technique et matérielle du pèlerinage.

Les vérités du ministre

«Nous avons fait comprendre aux agences que nous ne sommes pas là à travailler en chiens de faïence. C’est une complémentarité. Que dès lors qu’il nous a demandé à élaguer ce milieu, à mieux orienter. Ce sera avec eux, nous le chapeau et la coordination de la Maison du hadj. Enfin aussi, apporter ce souhait du Président de la République de voir ce pèlerinage est un lieu d’adoration, une activité rituelle où des bénédictions seront faites pour le pays. Où ceux-là qui iront reviendront avec un cœur plus ouvert envers les voisins, pour le pays et prêcheront ce qui est humilité, gratuité, patriotisme et fraternité. Je crois que c’est le sens qu’il faut donner à ce pèlerinage, à cette campagne. C’est donc parti, et aussi inviter les pèlerins potentiels à venir très vite s’inscrire. Le pèlerinage est sorti de cette routine qu’on connait, il y a des années. Maintenant, il y a des délais, des réglages, des exigences. Il faudrait que les différents organisateurs du pèlerinage soient à cheval sur ces questions-là. C’est une exigence de la partie saoudienne. Donc, je crois que nous devons avoir tout une énergie d’action. J’espère, au regard de ce que je vois, que tout ira pour le meilleur pour les pèlerins maliens», a déclaré le ministre DIALLO.

Plus de 500 000 FCFA d’augmentation

Pour l’édition 2020, le quota de 2019 du Mali a été reconduit par les autorités saoudiennes, à savoir 13 323 pèlerins. Sur ce quota, la filière privée encadre 11 323 pèlerins soit 85% du quota alloué au Mali, le reste, environ 2 000, est au compte de la filière gouvernementale.

Le coût du pèlerinage pour la filière gouvernementale est fixé à 2 747 815 F CFA contre 2 363 615 francs CFA en 2019. A cela s’ajoute, le frais de passeport (55 000) et le pécule mouton (60 000 F CFA). Le montant total passe de 2 747 815 à  2 867 000 F CFA, soit une augmentation totale de 503 385 F CFA par rapport à la campagne précédente.  Quant à la filière privée, il s’élève à 2 950 000 F CFA contre 2 850 000 F CFA, tous frais compris.

Par Abdoulaye OUATTARA

INFO-MATIN

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