Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Dr Nango Dembélé, dans le cadre de sa prise de contact avec les structures relevant de son département, a visité, vendredi soir, l’abattoir frigorifique de Sabalibougou, dont il a qualifié les « conditions d’hygiène (de) dignes » d’une installation de cette nature.
Le ministre, en compagnie du député Salia Togola, membre de la Commission développement rural, des membres de son cabinet, du directeur national des productions et industries animales, Amadou Dembélé, a visité le parc d’attente des bêtes, le hall d’abattage, les chambres froides, l’aire d’abattage des petits ruminants, le réseau d’approvisionnement en eau et de ruissellement du sang, le dépotoir des sous-produits… La délégation s’est rendue ensuite sur les chantiers de construction du Centre de transformation des sous-produits d’abattage.
« Le but de ma visite est de voir de visu les conditions d’abattage des animaux, recueillir les préoccupations des acteurs en vue de trouver des solutions participatives et pérennes », a dit le ministre Dembélé, en introduisant une réunion avec le personnel et les autres acteurs de la filière.
Au sortir de cette rencontre, Dr Nango Dembélé s’est réjoui du respect des conditions d’hygiène sur le site. Il a révélé que des partenaires souhaitent investir au Mali pour réaliser des abattoirs répondant aux normes exigées pour l’exportation de la viande vers les pays voisins, le Maghreb… La MINUSMA est aussi prête à appuyer le département pour la modernisation des abattoirs, selon lui.
« L’opérationnalisation fin 2017 du centre de transformation des sous produits permettra de ramasser et collecter le sang, les cornes, les sabots, les os, les bouses etc. », a déclaré le ministre, à propos de l’amélioration des conditions d’hygiène de cette infrastructure qui abat en moyenne 150 bœufs/jour. Il a, par ailleurs, exhorté l’administrateur provisoire de l’abattoir, Mamadou Ouattara, à lui faire parvenir une liste de besoins pour l’équipement et la modernisation de l’installation.
L’unité de transformation de sous-produits semble bien retenir l’attention du ministre, surtout dans la mise en œuvre de son projet élevage commercial. « Transformés, ces sous-produits peuvent être réutilisés par les Grands moulins du Mali pour produire de l’aliment bétail, volaille, poisson. Ils servent aussi d’engrains biologiques pour l’agriculture », affirme-t-il.
A ce propos, la coordinatrice du Centre de transformation des sous produits d’abattage, Sow Rokia Tranthico Drabo, assure que les équipements seront au Mali en fin décembre 2016. « Et la ligne de viande osseuse sera fonctionnelle en fin décembre 2017 », selon ses prévisions. Après le premier test, le joyau sera inauguré. « Il est prévu, plus tard, une ligne de production d’engrais et d’une ligne de production de biogaz qui aura comme résidu la production de composte liquide », a-t-elle dévoilé. Le coût global de l’investissement est de 1 886 000 000 Fcfa pour une capacité de production de 420 kg/charge.
Auparavant, Mamadou Ouattara a égrainé un chapelet de préoccupations au nombre desquelles figurent la vétusté des infrastructures (qui datent de 2003), l’impact négatif de l’abattage clandestin sur les taxes, la modernisation du matériel de travail. Pour lui, il faut des préalables pour créer une vraie industrie de la viande tournée vers l’exportation. En amont de l’abattoir, il cite la qualité du bétail (en bon point), la traçabilité des animaux… Au niveau de l’abattoir, la disponibilité de l’eau potable, de matériels modernes.
L’abattoir frigorifique de Sabalibougou est situé au sud-est de Missabougou en commune VI. Une route tortueuse et pierreuse le relie au 3è pont. Le cadre de l’abattoir est assaini. Son environnement est sain. Les enclos sont en lambeaux. Des bouses entassées forment une petite colline à l’intérieur d’une cour. Certains sous-produits tels les os, les sabots servent de charbon pour bouillir le sang dans des marmites. Le temps des odeurs nauséabondes semble bien révolu. « On respire maintenant sans se boucher le nez avec les doigts », sourit un habitué des lieux.
A son arrivée, le ministre avait été accueilli par l’administrateur provisoire de l’abattoir, Mamadou Ouattara, la coordinatrice du Centre de transformation des sous-produits d’abattage, Sow Rokia Tranthico Drabo, le secrétaire général des bouchers, Amsoulaye Diallo, et l’ensemble du personnel de l’unité.
C. M. TRAORE
