Dès sa prise de service, le nouveau ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mahamadou Diarra n’a pas tardé à prendre langue avec les différents syndicats de la justice. Après la journée marathon qui l’a conduit à la visite successive des services centraux de la justice et les deux syndicats des magistrats le jeudi 5 février dernier, le ministre était le vendredi devant les syndicats des surveillants de prison et la section syndicale de la justice.
C’est dans une démarche de partenariat gagnant-gagnant que le ministre a décidé d’entamer ces rencontres avec les syndicalistes sans être au préalable saisi par des revendications. Que ce soit devant les surveillants de prison à Bollé ou devant la section syndicale dans les locaux du département, le ministre et ses partenaires se sont déjà félicités pour ces rencontres initiées par le garde de Sceaux dès sa prise de fonction.
Le ministre venu manifester sa marque de considération pour ses partenaires et s’enquérir des réalités du terrain a, comme il fallait s’y attendre, vu les syndicalistes faire l’ébauche de leurs préoccupations. En tout cas, avec ces rencontres initiées plus tôt et l’assurance donnée par le ministre, c’est désormais une parfaite confiance pour le dialogue social qui est instaurée au niveau de la justice.
Avec les syndicats des surveillants de prison dont la rencontre a duré des heures d’affilée, il a été beaucoup question du projet de texte en gestation portant statut des surveillants de prison et le dédommagement de la famille de feu adjudant Kola Sofara tué le 16 juin 2014 par le terroriste Aly Ag Wadoussène lors de son évasion à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako et dont la libération intervenue par la suite en échange de l’otage français Serge Lazarevic a créé une vive indignation chez les surveillants de prison. Les responsables syndicaux Abdoulaye Fofana et Bareima Sogodogo ont, tour à tour, défendu que leur corps constitue le corps le plus oublié par les autorités. Le ministre a apprécié l’ébauche des questions en donnant l’assurance que dès la prochaine session d’avril de l’Assemblée Nationale, le projet de loi sera sur la table des députés. Sur le dossier de feu Kola Sofara, notamment la question d’un logement social pour sa famille, le ministre dit avoir déjà diligenté le dossier quand il était ministre du logement. Comme pour dire que c’est déjà un acquis.
Les militants de la section syndicale, quant à eux disent fonder l’espoir qu’avec le ministre Mahamadou Diarra au Département, l’accent particulier sera mis sur la mise en valeur de l’homme afin de circonscrire l’injustice au sein de la justice dont les premières victimes ne sont d’autres que le personnel de la justice.
Ces militants de la section syndicale par la voix de leur secrétaire général Issa Sékou Sidibé ont évoqué quelques unes de leurs préoccupations qui sont, entre autres le respect strict des cadres organiques des services centraux, la formation continue du personnel, le respect de la légalité, de l’équité et l’égalité de chance dans les nominations aux postes de responsabilité. La section syndicale de la justice souhaite, en outre, la création d’une Direction des Ressources Humaines du ministère de la Justice conformément à l’esprit de l’ordonnance N°09-009/P-RM du 04 mars 200 pour une bonne gestion de la carrière des travailleurs. C’est sur une note d’espoir et de confiance que le ministre Mahamadou Diarra et ses partenaires se sont séparés.
Daniel KOURIBA
Source: Tjikan
