Le Centre International de Conférence de Bamako (Cicb) a abrité du jeudi 18 au samedi 20 septembre 2014, un forum national sur l’orpaillage. Ce forum a été présidé par son excellence Ibrahim Boubacar Keïta, chef de l’Etat, en présence du premier ministre, Moussa Mara, et des membres du gouvernement et de la chambre des mines, de la société civile, du secteur privé, des partenaires, corps diplomatiques et les délègues régionaux.
Il avait comme but de trouver des solutions aux problèmes que rencontre aujourd’hui cette activité. Et de faire de l’orpaillage un secteur plus rentable pour le développement du pays. Ces dernières années, cette exploitation traditionnelle d’or est devenue un phénomène dangereux, non seulement pour les pratiquants mais aussi le pays. La nécessité de recadrer le secteur de l’orpaillage était donc une urgence pour les autorités maliennes. C’est ainsi que dans son intervention, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a précisé que ce secteur a besoin d’un encadrement moderne et efficace car la situation actuelle fait peser des risques plus graves en termes de santé et de sécurité. « Nous devons faire en sorte que le laisser-aller cesse en œuvrant pour l’intérêt national, a-t-il ajouté. Nous ne devons plus tolérer que des enfants soient employés sur des sites et que l’exploitation se fasse pendant l’hivernage. »
Pour sa part, le Ministre des mines, Boubou Cissé, a fait savoir que cette initiative découle de la volonté du gouvernement d’assumer toute sa responsabilité dans la mise en valeur des richesses du pays au profit de tous notamment des exploitants, des communautés et de l’économie nationale. L’orpaillage, a continué le ministre, ne parvient plus à atteindre cet objectif à cause non seulement des tensions socio-sécuritaires qui entourent cette activité mais aussi de l’insuffisance de l’encadrement dont le secteur souffre. Pour lui, si l’orpaillage suscite beaucoup de tensions, c’est parce qu’il est pratiqué clandestinement par des milliers de nationaux et surtout d’étrangers en dehors des couloirs délimités par l’administration minière. Les orpailleurs se focalisent sur les sites découverts par les sociétés minières sans accord préalable desdites sociétés.
« Le constat est établi aujourd’hui que de cette cohabitation entre sociétés minières et orpailleurs sont nés des conflits et problèmes sociaux. S’y ajoute un péril environnemental lié à la déforestation, la fragilisation du sol, du couvert végétal, de la faune et de la flore, la pollution des cours d’eau. C’est pourquoi il est temps de mener des actions d’urgence. Pour que les orpailleurs sortent du cercle vicieux de la pauvreté et de la précarité, un programme de travail volontariste sera discuté avec le secteur bancaire, l’expérience des coopératives minières qui avait été initiée en 1998 dans le cadre du projet d’assistance technique devra être revisitée», a précisé Boubou Cissé.
A noter cependant que pendant ces trois jours (18-20 septembre), les participants qui sont venus de toutes les localités du pays ont analysé les problématiques et les enjeux de l’orpaillage à travers un diagnostic sans complaisance des incidences socio-économiques, sécuritaires, sanitaires et environnementales de la pratique de l’orpaillage au Mali. Et, ceci a été couronné par des recommandations.
Seydou Karamoko KONÉ