Le Mali va signer d’ici à fin mai un accord de défense avec la France. D’autres accords portant sur la coopération sécuritaire seront signés avec le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. C’est la révélation faite le samedi 3 mai dernier à l’hôtel Radisson Blue par le ministre de la Défense et des anciens combattants Soumeylou Boubèye Maïga qui était l’invité de la conférence-débat de la JCI Bamako-Elite et de l’association des Français solidaires.
Cette conférence-débat qui avait pour thèmes : « Situation au nord du Mali « , » Rôle de l’Algérie « , » Accord de défense avec la France » » Sécurité publique/privée » était co-animée par le ministre Soumeylou Boubèye Maïga et un expert en sécurité, Stéphane Dury, par ailleurs ex-commando parachutiste de la marine française.
Intervenant sur ces différents sujets, le ministre de la défense de souligner que le nord du Mali est au cœur d’une zone d’instabilité récurrente due au trafic de tout genre et sa position géographique. Néanmoins, il s’est réjoui de la situation sécuritaire qui commence à s’améliorer depuis l’intervention de l’armée française et des forces africaines aux côtés de l’armée malienne. Cependant, il a ajouté que même après leur défaite, les groupes obscurantistes ont pu tisser des liens vivaces. Aussi, Soumeylou Boubèye Maïga de révéler que, de nos jours, le Mali fait face à plusieurs défis militaires et politiques. » Le théâtre des opérations est très vaste et la gestion au quotidien du dispositif mis sur place n’est pas une tâche facile. Dans certaines localités du nord, nous jouons souvent le rôle de l’administration. Le défi le plus important pour nous, en terme politique, reste surtout la reconstruction de ces régions en terme de citoyenneté pour que nous ayions un destin commun » a précisé, le conférencier. Il ajoutera que le rôle de l’Algérie dans le règlement de cette crise s’explique surtout par sa position géographique avec la ville de Kidal, bastion de toutes les rébellions au nord du Mali.S’agissant de l’accord de défense avec la France, dont la signature était prévue le 20 janvier 2013 avant d’être ajournée sous la pression de la rue, le ministre Maïga a révélé qu’il sera signé d’ici la fin de ce mois de mai.
» Nous allons juste renouveler et rénover l’accord que nous avons signé depuis 1985 avec la France. C’est un accord qui va nous permettre de donner un cadre juridique à cette coopération dans le domaine de la formation de nos militaires et de l’équipement de l’armée. Aussi, nous allons signer des accords similaires avec certains pays comme le Tchad, le Niger, l’Algérie et la Mauritanie » a-t-il précisé. Il a soutenu que bien avant cette signature, le document sera rendu public pour que nos compatriotes soient largement édifiés sur son contenu. Le texte, selon le ministre, va passer en Conseil des ministres, puis il sera soumis à l’appréciation des députés avant d’être déposé sur la table du président de la République pour signature.
Le second conférencier, Stéphane Dury, a surtout fait état de la situation des sociétés de sécurité privée au Mali et s’est réjoui de la bonne collaboration entre les forces armées maliennes et la force Serval sur le théâtre des opérations. Le président de la JCI Bamako Elite, Hassane Chérif Haïdara, le premier responsable de l’Association des » Français solidaires » Michel Darwiche se sont tous réjouis de la tenue de ce débat. » Nous avons des liens de sang avec le Mali, vos soucis et vos préoccupations sont les nôtres et nous sommes de cœur avec le peuple malien pour un Mali un et indivisible » a conclu M Darwiche.
Kassoum THERA
source:l’independant