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Le Medef veut améliorer l’image de l’Afrique

Le risque commercial en Afrique est trop souvent surévalué, c’est le Medef, le patronat français, qui l’affirme. L’organisation patronale française veut combattre les préjugés et convaincre ses adhérents que l’Afrique offre surtout de bonnes opportunités d’affaires.

Au village, sans prétention, l’Afrique a mauvaise réputation. Et cette réputation agace le comité Afrique du Medef, qui en a passablement ras-le-bol d’entendre l’Afrique dépeinte comme un enfer pour les hommes d’affaires. Patrice Fonlladosa, dirige le comité Afrique du Medef :

« Il y a un certain nombre de décideurs en France, qui –grandes ou petites entreprises, d’ailleurs– considèrent que le risque africain est trop élevé. Avec le fait d’avoir véhiculé ce que l’on peut appeler de mauvaises nouvelles. Qui, aujourd’hui, vous parle des mauvaises nouvelles en Chine ? Ou par exemple en Europe de l’Est ? Très peu. Par contre, beaucoup de gens parlent de l’Afrique et je trouve que c’est assez injuste vis-à-vis de ce territoire. »

Il n’est pas question de nier les risques, mais de les ramener à leur juste proportion. Philippe Gautier, directeur général du Medef international :

« Il y a des natures de risques qui existent en Afrique qui n’existent pas ailleurs, qui sont les risques politiques, les risques de sécurité, etc. Tout ça, ça se gère ! Il y a des entreprises qui sont parfois des PME qui travaillent depuis longtemps en Afrique et qui savent le gérer. On doit pouvoir amener d’autres entreprises, notamment des ETI (Entreprises de taille intermédiaire), pour travailler sur ce marché ».

Le Medef qui souhaite amener davantage d’entreprises de taille intermédiaire en Afrique, entend leur inculquer un certain nombre de pratiques et les informer des erreurs à éviter. Patrice Fonlladosa :

« Vous ne pouvez pas avoir un conseil d’administration d’une société camerounaise ou bien ivoirienne qui ne comporte pas au moins à moitié, voire à 60% de locaux. Ce n’est pas possible. Vous ratez toute la perception du tissu local, de son évolution… la sensibilité. Encore une fois, vous ne pouvez plus aujourd’hui décider à partir de territoires totalement excentrés. Ce n’est pas possible, cela ne dure pas ! »

L’une des erreurs majeure, surtout en zone franc, consiste à vouloir rapatrier tous ses bénéfices :

« Vous ne pouvez pas non plus vous trouver dans la situation disant “je rapatrie année après année 100% de mes dividendes. Dans mon pays d’origine, je suis de l’autre côté de la Méditerranée, et je néglige le déroulement de ce qui se passe dans ma filiale locale, car je n’ai qu’une vision centrée de mes résultats”. Ça, à mon avis, c’est assez suicidaire ! »

Pour le Medef, l’Afrique est avant tout une terre d’opportunités où les risques sont à la hauteur des profits potentiels.

RFI

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