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Le Mali, un pays maudit

drapeau mali vert jaune rouge

Le réveil risque d’être brutal pour certains maliens, notamment les populations de Bamako. Le constat est là, patent. Ce peuple meurtrit, en situation de guerre qui tend à durer, au lieu de méditer sur son sort garde le temps de s’amuser. Ces derniers se disent que la guerre, c’est au Nord. Oui… c’est bien au Nord. Les plus intelligents dans une communauté restent ceux qui anticipent pour l’extinction d’un feu qui couve. Mais, pas ceux qui restent les bras croisés pour dire que le feu ne les concernent pas. Les populations de la capitale semblent adopter cette dernière posture. Elles continuent à faire la fête, au moment où des frères meurent injustement, parce que occupant un environnement exposé. Et, cette exposition à l’inconscience les fait perdre la liberté de mouvement et d’action, la dignité, l’envie de vivre et de garder espoir de lendemain. Les peuples du Nord ne peuvent plus se projeter, leurs ambitions sont vouées à l’échec. Ils vivent le diktat des djihadistes, qui obnubilés par des intérêts sournois, loin d’être à l’avantage des résidents au Nord du pays. Les populations de Bamako observent une certaine réclusion, une hibernation. L’essentiel pour eux, la belle vie continue. Elles passent une bonne partie du temps devant des écrans de télévision qui distille des émissions de divertissement. La priorité pour cette population, n’est pas la crise. Mais, leur bien-être. A Bamako, c’est la fête, toujours la fête et encore la fête. Dans quel pays sommes-nous ? Alors, l’on se demande, si les maliens de Bamako sont maudits où sont des ignorants du risque, vis-à-vis de la situation difficile actuelle que traverse le Mali. Un pays est à l’image de sa population. Le Mali est à l’image des maliens. Dans un pays où l’on enseigne que le divertissement en longueur de journée. Exemple de la télévision nationale, 9 émissions sur dix sont entièrement consacrées au divertissement. Ainsi, la télévision privée « Africable » fait de même. Elle ne contribue pas du tout au rehaussement du niveau de culture des enfants, à l’amélioration du système éducatif, à la pérennisation des vraies valeurs humaines, au redressement de la situation sociale…. Cette chaine encourage la médiocrité, la marginalité et l’insouciance etc… A ce stade de la crise, aucun malien où qu’il se trouve sur la planète ne doit négliger la crise au pays. Ils doivent cesser de s’amuser pour prendre à bras le corps la crise du nord. C’est vrai que les régions du Nord sont à des milliers de kilomètres de Bamako, mais ils doivent savoir qu’il suffit d’un seul coup de main de l’extérieur pour que les rebelles se réveillent en 48 heures au palais de Koulouba. Un petit regard sur l’environnement médiatique du pays étale tout un chapelet de laxisme. Les questions d’envergures ne sont point évoqués dans les médiats. Un mutisme total règne, un silence de mort qui semble cautionner les agissements des sans-raisons qui imposent une vision de la médiocrité. Des émissions, des concepts de Télé, c’est bon, mais, un contenu participatif au développement vaux plus que tout. Au Mali, il faut prendre un peu de votre temps, ne serait-ce qu’une fraction de seconde pour saper d’une chaine à une autre. Là, la rivalité des émissions de divertissement, telles, « Sumu Kura », « Top étoile », « case saramaya » passent et repassent. Au finish, on assiste à un formatage de l’esprit. Pire, le divertissement est en train de remplacer le sérieux au Mali. Aujourd’hui, le Palais de la culture est devenu moins culturel aux yeux des initiateurs de l’émission « Sumu Kura ». Ils ont transformé le seul centre international de conférence de Bamako, en centre international de « Sumu Kura ». Pire, dans tous les pays, chaque rencontre à un endroit pour se tenir et cela qu’elle soit culturelle, haut niveau ou encore comique. Contrairement à ces pays, le Mali laisse prospérer le fainéantisme, la passivité, l’obscurantisme. Le Cicb doit accueillent en permanence des griots, alors que le pays est en crise. Le centre devrait plutôt servir de cadre de réflexion pour les différentes sensibilités du pays afin de trouver des solutions durables à la crise du nord et à la situation politique globale du pays. A la place de recherche effrénée qui devrait être une priorité, les maliens préfèrent se divertir à travers la musique et autres comédies. Dans cette optique, les hommes avertis se posent des questions sur l’axe du mal, difficiles à répondre. Un questionnement, nécessaire à la reconstruction du Mali. Ah! L’inquiétude, les maliens ressemblent-ils à leurs ancêtres ? Sont-ils réellement, les descendants de Soundiata Keïta, Samory Touré ou encore de Biton Coulibaly ? Ces guerriers qui font la fierté de l’histoire du Mali à travers le monde et qui ont fait qu’aujourd’hui, le Mali était perçu comme un pays de guerriers. En regardant la situation du pays, la gestion du nouveau pouvoir qui s’en fiche complètement de la crise au nord étale sa classe. Le Chef d’Etat se permet d’acheter un avion à coût de milliards, alors que cette manne financière, loin d’être une priorité devait aider à améliorer la situation des populations du nord, éparpillées, honteusement dans différents pays de la sous-région Ouest-africaine. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, à peine élu, pense plus au bien-être de sa famille, de son clan et de lui-même qu’aux exigences et impératifs de son peuple, de son pays et de sa Nation. Le Mali ne mérite pas un tel sort. Ce pays a toujours été un Etat fort, sérieux et responsable. Cependant, depuis l’avènement des régimes comme celui d’Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keïta, le Mali a perdu sa dignité, sa fierté et son indépendance. Ces trois leaders sont tous responsables de la crise actuelle. Et, le Mali, aujourd’hui n’est pas loin de la situation qui prévaut en Centrafrique. Car, s’il faut priorisé certains clans et défavorisés d’autres, alors les maliens doivent se préparer au pire. Il faut savoir qu’un pays faible avec un peuple divertis n’est rien d’autre qu’un pays vulnérable à toutes sortes de crise. Le Mali ne peut pas être sauvé sans l’apport des maliens. Ibrahim Boubacar Keïta, méritait-il la confiance des maliens à hauteur de 77.75% des suffrages universelles ? Le fait de remplacer un gouvernement n’arrange point et n’assure pas le développement d’un pays. Le président malien devra se pencher sérieusement sur le problème de son pays, au lieu de continuer dans un jeu de chaise. Le Mali a besoin de stratégies de sortie de crise, de propositions et de concertations sérieuses pour s’en sortir. Le slogan, « Mali d’abord » ne doit pas être un vain mot, un mensonge, une tromperie pour la conscience des maliens. Il ne sert à rien de faire rêver les maliens dans le mensonge et dans la tromperie. Aucun pays ne s’est développé dans le mensonge. Le gouvernement malien doit se ressaisir pour sortir le pays de cette crise malheureuse. Pourquoi, ne pas instaurer, s’il le faut, l’Etat d’urgence au Mali afin de trouver une solution durable, pertinente et appropriée à la crise ? Chaque malien peut et doit apporter sa pierre à l’édifice, « Maliba, le Grand Mali ». 

 


Adama COULIBALY 
damisjunior@yahoo.fr
Journaliste Reporter à Dakar 
Diplômé en Information et communication

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