A l’heure de vérité, «si tu ne peux organiser, diriger et défendre le pays de tes pères, fais appel aux hommes plus valeureux ; si tu ne peux dire la vérité en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes plus courageux. Si tu ne peux pas être impartial, cède le trône aux hommes justes. Si tu ne peux protéger le peuple et braver l’ennemi, donnes ton sabre de guerre aux femmes, elles t’indiqueront le chemin de l’honneur… »
L’hymne de l’empire du Wassoulou dont nous sommes les héritiers a largement averti les chefs incapables. Le chemin de l’honneur, voilà le sentier le plus obstrué dans les hauteurs du Mali d’aujourd’hui.
La malédiction en feu et en chiffre. Combien de marchés brulés, depuis peu des véhicules prennent feu, des installations électriques aussi, des pertes en vie et des biens. Plus de 6000 morts civiles et militaires de 2013 à 2018. Selon les organisations humanitaires, le nombre de personnes déplacées fuyant ses violences, est estimé à 120 000, alors que plus de 179 000 enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation parce que 926 écoles sont restées fermées du fait des violences liées à l’insécurité. Dans le Mali en guerre, 3,8 millions de personnes sont touchées par un manque sévère de vivres ou à risque. L’État s’effondre, la nation se délite.
C’est dans ce contexte qu’une armée sous-équipée avec des Généraux milliardaires à la tête doit conjurer la descente en enfer. C’est sans surprise que le quart (¼) de président en charge de notre pays, nous prédit le pire, « je l’ai dit, nous sommes en guerre. Ça veut dire que ce qui s’est passé à Boulkessi pourrait malheureusement survenir encore. »
Certes, il y a quelque chose de déshonorant dans cette sortie. Mais, il a le mérite d’étaler à la face du monde, l’impuissance face à la situation et surtout l’inaptitude à conduire le pays. L’équipe qui porte l’heureuse issue de la crise se fait attendre. Celle qui est en place a les traits d’une malédiction venue nous éprouver et nous amener à méditer sur nos moments de grandeur et de splendeur.
Dans son discours du Samedi 5 octobre, IBK est dans le descriptif, où ses lectures décalées et éculées sont appelées à la rescousse, d’une situation à laquelle, il, lui est demandé en tant que Chef de l’Etat d’apporter une solution. A défaut de donner un espoir, le pays est en droit d’exiger de lui, un horizon de stabilisation. Ce qui exige du Chef des armées, une intervention qui indique de mesures nouvelles définissant une stratégie nationale et les moyens appropriés pour conjurer la tragédie. Le chef de l’Etat sait à quel point sa gouvernance a compromis toutes possibilités immédiates d’équipement de notre armée dont les ressources ont été littéralement détournées.
Depuis Nampala, Soumpy, Douara, Guiré, aujourd’hui Mondoro et Boulkessi, nous avons assisté au même mode opératoire sans une réponse adéquate de notre part. La seule que le Pouvoir IBK a proposée à notre armée s’est résumée en de scandales financiers et de prédation des ressources de celle-ci. Des hélicoptères PUMA en état d’épaves achetés sont restés cloués au sol. Les quatre « Super TUCANO » réceptionnés ne seront probablement pas opérationnels faute d’équipement approprié pour leur fonctionnalité.
Alors quelle hypocrisie que de s’apitoyer sur une armée volontairement cantonnée, restée sur la défensive, dépourvue de capacité de riposte et réduite en pourvoyeuse d’armes pour ses ennemis.
Ce qui lui manque dans son discours de samedi, ce sont ses voyages ratés. C’est déjà trop pour lui d’avoir renoncé à un voyage à Genève et à Lyon. Quel sacrifice pour celui qui n’a fait qu’un mandat de cinq de voyages partout dans le monde sauf dans son propre pays. Qui peut encore douter que le Mali a un besoin de Président ?
Devant l’indignation et la colère généralisées, on comprend la panique du Chef de l’État. C’est bien connu, la panique réduit le champ de vision d’une personne, d’où l’expression panique aveugle. Plutôt que de proposer une solution d’espérance, il nous indique l’obscurité, il s’agrippe à son pouvoir. Pour lui, la seule menace sur le pays est celle qui porte atteinte à son pouvoir illusoire, il parle de putsch qui ne devrait pas prévaloir, « notre nation, aujourd’hui, plus que jamais a besoin de se resserrer, n’a pas besoin d’élucubration des nostalgiques du putsch… je tiens à dire combien cela est absolument ignominieux, indécent dans les temps où nous sommes».
A bien réfléchir, il doit avoir de bonnes et sérieuses raisons pour se sentir aussi menacé. Ce qu’il faut retenir depuis Mondoro et Boulkessi, la gouvernance IBK qui a perdu pied davantage dans l’estime des Maliens, ameute déjà ses troupes et des plumitifs, véritables scotch tirent sur nos troupes et accablent notre armée.
Mais force est de reconnaitre que l’armée est en ce moment coupable d’être victime d’une gouvernance faite de mensonge, de vol et de tricherie. Elle est physiquement et moralement déstabilisée par la gestion politique du pays. Le chant du cygne serait plutôt pour le système qui nous maintient dans cette situation.
Souleymane Tiéfolo Koné
Source: info-matin