Jeudi 3 mai 2018 était la journée mondiale de la liberté de la presse. À cette occasion, faisons l’état non seulement de la liberté de la presse, mais aussi de toutes les autres formes de liberté au Mali dans ces dernières années. Le régime de BOUA est caractérisé par des violations graves des libertés des citoyens. Elles ont été sacrifiées au nom d’intérêts personnels.
La liberté doit être le maître mot dans toute démocratie. Ce régime favorise le règne de la liberté. Cela est tellement vrai que la plupart assimilent à son nom ce concept de liberté. Celle-ci débouche sur le respect des droits. Les citoyens se voient donner des droits, mais aussi des devoirs auxquels ils doivent obéir ou exécuter. Ces principes constituent d’ailleurs les fondements de la liberté citoyenne, car ils définissent le rapport entre eux et leurs dirigeants. Ils doivent ainsi éviter l’oppression. Puisque ses droits sont garantis, chaque citoyen ne songe qu’à accomplir ses devoirs. La paix devient alors une réalité et par ricochet le développement devient une chose promise.
Expliquer ainsi ce régime, le plus étendu dans le monde, nous nous disons qu’il faut nécessairement basculer vers lui afin d’acquérir le bonheur qui nous manque. Mais il conviendrait de comprendre que ces principes ne sont que des règles posées sur du papier ou qui n’existent que dans l’esprit des hommes. Ce sont des idéaux. En tout cas, c’est ce que l’analyse de la démocratie malienne dans ces dernières années nous a prouvé. Si le Mali sous le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) a une qualification, ce serait bien celle de l’oppression, de la violation des droits citoyens, de la montée spectaculaire du terrorisme. Un phénomène dont la lutte a conduit tous les Maliens à voter pour lui. En lui, le peuple voyait un homme de situation capable de balayer en un revers de main ce problème qu’on appelle terrorisme. Mais les espoirs ont été déçus.
Sous ce règne, le Mali est tellement tombé bas en matière de protection des droits de l’homme que beaucoup d’investisseurs n’ont pu avoir l’audace de venir engloutir leur argent dans des projets sur le territoire malien.
Les causes de cette chute viennent de plusieurs phénomènes. D’un côté, la montée en puissance du terrorisme. Ces bandits armés qui, jadis, n’occupaient que le Nord du pays ont étendu leur domination au centre du pays face à l’indifférence d’un régime ne songeant qu’à ses intérêts familiaux. En conséquence, le peuple voit ses libertés se restreindre. Le pays est au seuil d’une explosion de guerre civile suite à la méfiance des citoyens les uns des autres. Les économies locales sont en arrêts pour la simple raison que le gouvernement a interdit la circulation des motocycles dans le centre du pays . L’insécurité devient le sort de tous les citoyens. L’éducation est ratée puisque la plupart des écoles sont fermées. Les parents sont plus préoccupés à la recherche du quotidien qu’à l’éducation familiale des enfants. Ceux-ci sont dans la rue. Ils sont tous armés. La délinquance juvénile va en crescendo. Certains préfèrent mourir au Sahara ou dans la méditerranée que de se faire brûler vifs. D’autres encore jugent nécessaire de se rallier aux groupes armés puisque dans leur mentalité, leur État les a abandonnés. Étant dans la démocratie, le Malien a la nostalgie de ce régime censé faire le bonheur de tous.
Les citoyens souffrent. Ils ont faim. Ils sont malades. Le taux de chômage augmente. La vie devient de plus en plus chère. En conséquence, chacun veut manifester son mécontentement en réclamant à cet État tyrannique ses droits. Les différentes corporations organisent des mouvements de grève pour revendiquer des augmentations de salaire et des améliorations de condition de travail dans cet État où le pouvoir est hostile aux droits, à la critique. Les manifestants grévistes sont privés de leurs droits de marche pacifique. Ceux qui s’entêtent sont matraqués ou gazés. Des journalistes sont intimidés pour leur propos, pareils pour des activistes de la société civile, des blogueurs, etc. Certains sont incarcérés, d’autres disparaissent et leur affaire reste sans suite. L’irresponsabilité s’agrandit. Le Capitaine perd de plus en plus le contrôle du bateau. Il tangue énormément. Va-t-il chavirer ? L’équation est difficile à résoudre. Pour sauver le bateau Mali, il va falloir que les citoyens prennent leur destin en main en acceptant de mourir pour la patrie. Les intérêts égoïstes doivent être laissés de côté. C’est pourquoi je dis que l’avenir du Mali se joue lors des élections présidentielles prochaines. Il faut briser les chaînes de l’obscurantisme politique et faire du peuple un véritable acteur politique.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays