Les habitués du Gorée diaspora festival vont renouer avec l’événement phare de l’île après deux années de pause. La 6ème édition est placée sous le signe de la relance avec le Mali comme invité.
Après un arrêt de deux ans, le Gorée diaspora festival (Gdf) revient sur le devant de la scène. Les festivités de la 6ème édition se dérouleront du 29 novembre au 1 décembre 2013 sur le thème “Préservation du patrimoine, enjeux et impact sur le développement local”.
Au programme du Gdf, soirée culturelle, concert, colloque, parade dans les rues de l’île… avec le Mali comme pays invité d’honneur. Lors d’une conférence de presse, les organisateurs de l’événement, sous la présidence de Me Augustin Senghor, maire de Gorée, ont expliqué cette mise en veilleuse par un besoin d’évaluation pour pouvoir repartir sur de nouvelles bases.
Vers de nouvelles orientations
Le but est d’évoluer sur de nouvelles orientations dans l’organisation, la conception du festival, a souligné Me Senghor. Pour meubler entre deux festivals, les organisateurs se sont retrouvés en 2012 autour d’un séminaire d’évaluation. « Après cinq éditions, il a été relevé des difficultés dans le financement avec des problèmes dans l’hébergement et la restauration », a déclaré Tidiane Camara, directeur exécutif du Gdf. Il a soutenu que le festival a besoin d’un nouvel élan, de moyens. « La culture doit être vendable et exportable », a-t-il dit. Sur ce point, les insulaires misent sur le patrimoine de l’île. « Gorée est un lieu de célébration de la culture, a défendu Me Augustin Senghor. Avec son statut de patrimoine mondial, il y a un travail à faire pour le mériter, le préserver ».
Pour le président du Gdf, l’aspect festif ne doit pas occulter la réflexion sur les problèmes de l’île, notamment son patrimoine naturel et culturel, qui, même s’il n’est pas en péril, se dégrade. « Beaucoup de bâtiments en ruine ou ont disparu », alerte Me Senghor. Il cite la Place du gouvernement, le Palais du gouverneur, la mosquée, qui vont disparaître avec l’érosion marine si rien n’est fait. « On a beau alerter des institutions comme l’Unesco, le ministère de l’Environnement, mais rien n’a été fait », déplore le maire de Gorée.
“Gorée doit rester une île vivante”
Il donne un exemple très simple, le cas du quai de débarquement qui se dégrade et où passe le visiteur qui vient sur l’île. Seulement, nuance Me Augustin Senghor, tout n’est pas sombre. Il reconnaît qu’avec l’appui de partenaires privés et institutionnels, des bâtiments ont été réhabilités. Il s’agit du poste de santé, de la mairie, du centre socio-culturel et du jardin public. « Gorée doit rester une île vivante », a lancé Tidiane Camara. Il annonce que le Gdf jouera sa partition en vue du Sommet de la Francophonie en 2014. « Cette année, c’est une reprise à un rythme modéré avant d’accélérer la cadence lors de la prochaine édition », a promis Me Senghor. Celui-ci justifie le choix porté sur le Mali comme pays invité d’honneur à cause de la dégradation du patrimoine à Tombouctou, Gao. Pour le président du Gdf, il faut communiquer, interpeller le monde pour préserver ces sites.