Dans son message, le président Keïta a fait surtout référence aux massacres de civils au centre du Mali, dont le dernier a fait officiellement 38 victimes ce lundi. Pour le chef de l’Etat malien, “la cote d’alerte est atteinte”.
“Si nous ne nous ressaisissons pas, le deuil sera le quotidien durable et déplorable du Mali, du nord, du centre, mais également celui de plusieurs régions de pays voisins du Mali”, a insisté M. Keïta.
“J’en appelle solennellement, une fois de plus, au sursaut national. Pendant que nous consoliderons la mise en œuvre de l’Accord, il nous faudra être constamment au chevet du centre”, a-t-il ajouté.
Pour M. Keïta, la paix et la stabilité au centre, la concorde et l’harmonie entre ses habitants, la relance de la production et de la consommation compromises doivent être “au cœur” des préoccupations.
Evaluant le chemin parcouru, le président malien a signalé le retour de près de 80% des ex-combattants (déserteurs de l’armée malienne) des mouvements signataires de l’Accord. Des discussions sont en cours entre les parties pour dégager les critères d’intégration de ces ex-combattants dans les corps constitués de l’Etat, y compris les forces armées et de sécurité, a-t-il ajouté.
Quant à la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), elle a pu recueillir 12.877 dépositions et a achevé son implantation dans l’ensemble des régions du Mali.
Les réfugiés maliens dans les pays voisins poursuivent leur retour au Mali.
Réagissant à la montée du sentiment anti-français et anti-MINUSMA (mission de l’ONU), M. Keïta a estimé que les Maliens doivent au contraire leur renouveler la “gratitude” pour leur accompagnement “généreux”.