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Le Mali au FESPACO 2021 : La moisson pas à la hauteur des attentes

La moisson n’a pas été à la hauteur des attentes des réalisateurs maliens à cette 27ème édition du FESPACO tenue du 16 au 23 octobre et qui a vu le film “La femme du fossoyeur” du somalien Khadar Ahmed remporter l’étalon d’or du Yennenga. Et pourtant, ces professionnels maliens de l’image mouvante ont fourni d’énormes efforts pour faire des réalisations qui n’ont pas, pour la plupart, reçu la récompense qu’elles méritaient. En témoigne la dizaine de films en tous genres qu’ils ont présenté à ce Fespaco 2021.

Certes, il ne fallait pas s’attendre à une très grosse performance, dans la mesure où aucun film malien ne figurait dans la liste des films retenus dans la compétition phare qu’est la chasse à l’étalon d’or du Yennenga réservée aux longs métrages de fiction. Le film ” Chéitan” sur lequel reposait les espoirs du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) n’a pu être retenu que dans la nouvelle section dénommée Panorama. Selon les organisateurs du festival, ” la section Panorama, concerne les films retenus en sélection officielle pour leur qualité mais ne répondant pas aux critères stricts du FESPACO.

À ce titre, on retrouve des films qui retracent les humeurs et les évolutions du cinéma africain contemporain, à l’écoute de leur époque. Esthétiquement, formellement et politiquement, ce sont des films forts qui ont quelque chose à dire à un public large, curieux et ouvert au débat. “C’est dire toute la qualité reconnue à ” Chéitan”, film réalisé par Assane Kouyaté qui n’a pu assister à son lancement dans le bain du festival du fait qu’il nous a, malheureusement, quitté le mardi 4 mai 2021. L’équipe de Modibo Souaré, directeur du CNCM qui a produit le film grâce au financement du ministère de la Culture, s’est employé pour le finaliser à temps en surmontant les obstacles occasionnés par la catastrophique mauvaise gestion de la précédente direction.

Face à ce fâcheux contretemps, les espérances des cinéastes maliens se sont donc reportées sur les sections inférieures de la compétition. Au finish, le prix du meilleur film africain des écoles de cinéma a été décroché par Banou Sagou avec ” Mon jour de Chance “. C’est un film court métrage de 6 mn qui traite de la pauvreté à travers le jeu de hasard, souvent source de conflits et même de divorce dans certains foyers. Le film raconte l’histoire d’un homme qui dilapide l’argent de son épouse dans les jeux de loterie. Ce jeune réalisateur, Banou Sagou, est étudiant à l’Institut supérieur de l’image et du Son (ISIS) de Ouagadougou, où il est en 3ème année de réalisation.. Sa joie, il la partage avec tous ceux qui l’ont assisté en affirmant. « Je suis content de recevoir cette formation et je remercie mes professeurs, mes techniciens et mes camarades ».

Dans la réussite malienne à ce FESPACO, on peut aussi comptabiliser un autre prix que la lauréate Aïssa Maïga, partage entre le Sénégal, la patrie de sa mère et le Mali, celle de son père. Son long métrage documentaire intitulé ” Marcher sur l’eau’’ a remporté le prix de l’Étalon d’argent. Il raconte l’histoire d’un village ouest africain, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir accès à l’eau par la construction d’un forage.

L’actrice Aïssa Maïga, qui a joué dans plus d’une cinquantaine de films, est née en 1975 à Dakar d’une mère sénégalaise et d’un père malien : Mohamed Maïga, célèbre journaliste de la deuxième promotion ( 1971-1974) du Centre d’Etude des sciences et techniques de l’information (CESTI) de l’Université de Dakar. Proche du président burkinabé d’alors, Thomas Sankara dont il avait épousé les idées panafricanistes, il est décédé à l’âge de 33 ans le 1er janvier 1984 à Ouagadougou dans des circonstances troubles que d’aucuns n’hésitent pas à assimiler à un assassinat. Maintenant que le jugement des assassins de Sankara se déroule, il convient de faire aussi la lumière sur l’affaire Mohamed Maïga qui semble tomber dans les oubliettes.

Aïssa Maïga qui se dit « Fille d’un journaliste mort pour ses idées >>, est une artiste engagée. Elle est notamment co-autrice de l’ouvrage ” Noire n’est pas mon métier ” publié par un collectif de seize actrices noires ou métisses en 2018 pour dénoncer l’éventail sélectif et trop restreint de rôles qui leur sont proposés en France. Elle tient le rôle principal du film ” Bamako “, d’Abderrahmane Sissako réalisé en 2006, ce qui lui a permis de décrocher une nomination pour le César du meilleur espoir féminin.

Source : L’ESSOR

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