Face à la presse ce jeudi, 04 février 2021 à leur siège sis à Sogoniko, les responsables du Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ont été on ne plus clairs par rapport à la gestion machiavélique du pays par des autorités de la transition.
Dores et déjà, le M5-RFP porte à la connaissance de lopinion nationale et internationale quil a introduit auprès de la Cour suprême du Mali un recours pour excès de pouvoir contre le décret n°2020-0239/PT-RM du 03 décembre 2020 fixant la liste nominative des membres du Conseil National de la Transition (CNT) dont lillégalité néchappe à personne. Cet organe doit être purement et simplement dissout pour illégalité et défaut de légitimité en tant que représentation nationale.
Dans ses propos introductifs, Choguel déclare que nous avons une transition qui protège les riches et les hommes du régime déchu. Le peuple malien n’acceptera jamais la partition du Mali. Jappelle toutes les religions du Mali pour défendre la dignité, et l’intégrité du pays.
Dans la déclaration liminaire, il ressort quaprès de nombreux volte-faces, manquements à la parole donnée, dédits et trahisons, il est avéré aujourdhui quil existe une complicité objective et une convergence dintérêts et dobjectifs entre lancien régime, en apparence déchu, et les autorités militaires qui dirigent de fait la Transition et qui ont fait main basse sur toutes les institutions et tentent une OPA sur lensemble de notre pays et sur tous les leviers dexercice de sa souveraineté et sur le processus de réformes politiques et institutionnelles.
Aussi, indique-t-il, le M5-RFP fustige les tentatives de marginalisation de lensemble de la classe politique par les Autorités de la Transition, relativement aux questions politiques et électorales, et les fuites en avant pour détourner lattention du Peuple sur les priorités de la Transition, à travers des pseudo-opérations coup de poing de démolition dimmeubles dans la zone aéroportuaire, alors que les Autorités sont plutôt attendues sur le terrain de la lutte contre linsécurité, le recouvrement de lintégrité du territoire national, le retour de ladministration et des services sociaux de base, la relecture de lAccord pour la paix et la réconciliation issu du processus dAlger, la lutte contre la corruption, lassainissement de la gouvernance des affaires publiques, etc.
Lattitude de tolérance, voire de complicité vis-à-vis du statut exclusif reconnu à Kidal met à nue la duplicité criarde des autorités de la Transition qui, au détour dune visite dune délégation gouvernementale à Kidal annoncée à grand coup médiatique et terminée en queue de poisson, ont remis à lordre du jour les velléités séparatistes dont les tenants sen donnent à cur joie pour fouler définitivement au pied le drapeau national, lunité et la souveraineté nationales et implanter des « états-majors militaires, progressivement sur le reste du territoire national, notamment dans le Gourma, à la lisière des régions de Tombouctou et de Mopti, etc., et ce, dans le silence total de la Communauté internationale pourtant fortement présente sur le territoire national, en tant que membre des organes de suivi des engagements pris par les parties respectives et garante de leur respect, regrette la déclaration.
Par ailleurs, ajoute la déclaration, le M5-RFP, fidèle à ses idéaux et engagements, ne peut ni sassocier, ni rester observateur passif, ni assumer la gouvernance en cours, et prend à cet effet lopinion nationale et la Communauté internationale à témoin de la confiscation des résultats de la lutte patriotique du Peuple malien déclenchée le 5 juin 2020.
Aussi, le M5-RFP déclare solennellement se démarquer des dérives et insuffisances, et continuer à porter les justes et légitimes revendications du Peuple malien quil entend faire aboutir par tous les moyens légaux et démocratiques.
A cet effet, le M5-RFP exige dores et déjà de : mettre à la disposition à la Justice les présumés auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions contre les populations mains nues à Sikasso, Kayes et Bamako ; diligenter les dossiers de lutte contre la corruption, notamment par la levée du secret défense dans les marchés relatifs aux équipements des forces de défense et de sécurité ; dissoudre purement et simplement le Conseil national de Transition (CNT) pour illégalité et défaut de légitimité ; créer les conditions dune relecture immédiate et consensuelle de lAccord issu du processus dAlger ; instituer un cadre de concertation politique pour convenir des objectifs et modalités de relecture consensuelle des textes électoraux et de tous autres textes pertinents ; convenir des modalités de création dun organe unique et indépendante de gestion du processus électoral, tel que convenu entre la quasi-totalité des acteurs politiques, afin de réussir la tenue délections transparentes régulières et crédibles et éviter le scénario dune simple formalité pour une cession du pouvoir par la junte à des complices et enfin tenir les Assises Nationales de la Refondation (ANR) pour opérer des reformes consensuelles pertinentes de Refondation de lEtat et de la démocratie et préserver la vision du changement de système, objectifs essentiels du combat patriotique du Peuple malien enclenché le 5 juin 2020.
Bréhima Diallo