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Le général français François Lecointre sur RFI « Négocier avec les terroristes est un choix des politiques, à commencer par les politiques maliens »

Au terme d’une visite d’inspection de deux jours au Niger et au Mali, 7ème du genre sur le théâtre d’opération de la force Barkhane, le chef d’état-major des armées a accordé une interview à nos confrères de RFI au cours de laquelle il a abordé pour la première fois l’épineuse question des négociations avec une partie des groupes djihadistes qui sévissent au centre et au nord du Mali.

 

Durant cette visite de deux jours, le chef de l’armée française s’est rendu au nord du pays pour rencontrer les troupes françaises mobilisées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme avant de mettre le cap sur Bamako, où il a eu des échanges avec la hiérarchie militaire du Mali, à savoir, le vice-président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, chargé des questions de sécurité et de défense, et le ministre de la Défenseet des Anciens combattants, Sadio Camara. L’occasion a été indiquée par les deux parties pour faire le bilan des opérations militaires un mois avant l’anniversaire du sommet de Pau, le 13 janvier prochain. A cette date, a-t-on appris, l’on pourrait annoncer une évolution du format de l’intervention française.

Quid des voix dissonantes qui demandent  aujourd’hui de négocier avec une partie des groupes armés terroristes, le général a rétorqué : « Ce n’est pas un choix de militaires. C’est un choix des politiques, à commencer par les politiques maliens ».  Il s’est ensuite aligné sur le positionnement de principe de la France qui, selon lui, considère qu’on ne négocie pas avec des terroristes. « Cela ne veut pas dire pour autant qu’on ne négocie pas avec un ennemi. Si on veut s’entendre un jour, s’entendre avec quelqu’un qu’on a combattu, il faut être capable de choisir le bon partenaire avec lequel s’entendre, celui qui est représentatif, qui est légitime », a commenté cet officier supérieur de l’armée française. Visiblement opposé à la négociation avec les groupes djihadistes que les autorités maliennes demandent, il laisse entendre que l’on posera un jour la question « d’un accord politique qui se fera avec des gens qui, à un moment ou à un autre, ont été des ennemis de la force Barkhane, ont été les ennemis de la force armée malienne ».

Pour lui, négocier avec des terroristes dont on sait qu’ils sont extrêmement idéologisés et que leur objectif est de créer un Etat islamique dur au Mali est une appréciation politique qui n’est pas de son ressort. Mais, il admet que cette négociation exprimée par les Maliens comporte un danger puissant à la fois pour le Mali et des risques de contagion sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel.

Par ailleurs, le général François Lecointe dit constater sur le terrain un début de retour dans certains endroits des autorités civiles, gouverneurs, maires, autorités de police.  « Objectivement, aujourd’hui, il y a un mieux. Il y a un mieux dans ce retour, peut-être pas de l’État de droit, mais de l’État, la réinstauration d’une forme de gouvernance publique dans certains endroits. C’est encore fragile », a témoigné le général.

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