Le Groupe d’autodéfense touarègue Imghad et alliés (Gatia) ne souffle plus dans la même trompette que Bamako. Pourquoi ce malentendu ? A quoi peut-on s’attendre d’un conflit entre le pouvoir et ce groupe loyaliste jusqu’ici ? La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est l’assassinat dans des circonstances floues, en fin avril dernier, de trois personnes (deux civils et un membre du Gatia).
Pourtant, difficile de confirmer qui sont les vrais auteurs de ces tueries dans la mesure où aucune preuve n’est encore disponible. Mieux, dans le Nord, nombre de gens interrogés estiment que les personnes tuées ne sont autres que des poseurs de bombe. Question : pourquoi un élément du Moc, censé être en cantonnement, se retrouve dans la nature ? Des interrogations légitimes.
Face à la pression d’une partie de la population du Gourma qui accuse (sans preuve) les FAMa d’être à l’origine de ce drame, le Gatia est dépassé par la situation.
Appelé en médiation, le général El Hadji Gamou s’est déplacé avec tous les moyens mais la tension ne faiblit pas dans la zone sous contrôle du Gatia. Malgré la médiation de celui qui est considéré à tort ou à raison comme son parrain, c’est toujours un climat de déception qui prévaut dans les rangs du Gatia.
Frustrations en série
L‘épisode de la mort de trois personnes, membres de la communauté Imghad, n’est pas le seul malentendu entre les autorités de Bamako et le Gatia. Ce groupe loyaliste, en si peu de temps, s’est vu relégué au second plan alors qu’il était l’enfant chouchou de la République.
Depuis quelques temps, ces cadres civils sont presqu’au chômage. C’est le cas de son secrétaire général, Fahad Ag Almahmoud, officiellement employé à l’antenne de l’ex-ADN Tombouctou (un service en difficulté), mais qui fait office de représentant du Gatia au CSA à Bamako. Idem pour Alhamdou Ag Illienne, débarqué de son poste d’ambassadeur et d’autres personnalités influentes du Gatia mises à l’écart.