Depuis un certain temps, la place des citernes vidangeurs de fosses septiques, communément appelées »Spiros », située au quartier Badialan II, en Commune III du district de Bamako, sur la route qui mène au Groupement Mobile de Sécurité (GMS), fait l’objet d’un litige foncier. Les leaders des Spiros ont tenu une conférence de presse, hier lundi, pour inviter les autorités judiciaires à dire le droit et demander aux responsables du chemin de fer de les laisser travailler convenablement.
Depuis décembre dernier, les vidangeurs, installés, depuis 40 ans, sur le domaine du chemin de fer, au Badialan II, sont aujourd’hui sommés par une décision du tribunal de Première instance de la Commune III de céder ce terrain au profit d’un commerçant, nommé Mamadou Sacko.
A l’occasion de cette rencontre avec les hommes de médias, le président de la Place Spiros du Badialan, Ibrahim Chérif Sissoko a expliqué que ces lieux font l’objet, depuis longtemps, d’une convoitise de la part des opérateurs économiques. Après Diarra Transport, ce fut le tour de Ghana Transport et, aujourd’hui, c’est un certain Mamadou Sacko qui, par l’entremise d’un groupe de spéculateurs fonciers, au niveau du chemin de fer, revendique la propriété de cet espace, relevant du patrimoine ferroviaire, supposé être inaliénable. » Nous occupons cet espace depuis longtemps et payons régulièrement nos taxes et impôts à la Mairie. Subitement, le nommé Sacko, muni d’une autorisation, se prévaut d’un contrat sur cet espace, conclu avec la SOPAFER (Société de Patrimoine Ferroviaire) « .
Selon le conférencier, » l’espace litigieux est approprié à notre travail, car on ne doit pas être proche des habitations, à cause de la nature de notre travail « . Poursuivant que » face à notre refus de quitter les lieux, le nommé Mamadou Sacko a introduit une plainte contre nous au tribunal de Première instance de la Commune III « . Le verdict du jugement a donné raison aux propriétaires des Spiros. Et d’ajouter : » A notre grande surprise, un mois après, on a été saisi par le même tribunal pour dire que le jugement rendu sera repris en raison d’une erreur. A la reprise du procès, le plaignant a eu gain de cause. Et le lendemain, nous avons interjeté appel devant la Cour d’Appel de Bamako « . En attente de ce second jugement, soit deux mois après, contre toute entente, une grosse judiciaire a été rendue, vendredi dernier, affectant le domaine litigieux à Mamadou Sacko. Mécontents ainsi de cette « injustice« , les vidangeurs ont tenu à informer l’opinion nationale des difficultés qu’ils vivent dans l’exercice de leur métier. Et par la même occasion inviter les autorités judiciaires à rendre justice en cette période difficile que traverse le Mali.
Falé COULIBALY
Source: l’Indépendant