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Le chef du maintien de la paix de l’ONU en visite au Mali qui vient de réélire son Président

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, est arrivé vendredi à Bamako pour une visite officielle de six jours au Mali, qui vient de réélire le Président sortant Ibrahim Boubacar Keïta.

Dès son arrivée dans la capitale malienne, M. Lacroix s’est entretenu avec Mahamat Saleh Annadif, le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), et a été reçu par le Premier ministre malien, Soumeylou B. Maïga.
La mise en œuvre de l’accord de paix a été au menu des échanges entre le Secrétaire général adjoint et le chef du gouvernement malien. Au cours de son séjour, M. Lacroix doit également s’entretenir avec d’autres parties prenantes de cet accord.
La visite de M. Lacroix intervient alors que le Président sortant Ibrahim Boubacar Keïta a été réélu à la tête du Mali. Le 24 août, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait salué la publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle malienne tout en insistant sur l’urgence d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix.
« Une paix et une sécurité durables dans la région du Sahel ne seraient pas possibles sans une mise en œuvre complète, effective et inclusive de cet Accord », avaient alors déclaré les membres du Conseil.
Au cours de ce déplacement de six jours au Mali, le chef du maintien de la paix de l’ONU se rendra dans plusieurs localités du nord du pays. Il doit également rencontrer la direction du G5 Sahel pour discuter du soutien de la MINUSMA à la force conjointe constituée par le Mali, le Burkina-Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pour lutter contre la menace terroriste dans la région.
Jeudi soir, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a annoncé la nomination du général suédois, Dennis Gyllensporre, au poste de commandant de la Force de la MINUSMA. M. Gyllensporre succèdera au général belge, Jean-Paul Deconinck, à la tête de la Force de la mission de maintien de la paix onusienne depuis avril 2017.
Bien que les élections maliennes se soient déroulées dans des conditions généralement pacifiques, des cas limités de violences ont été relevés dans certaines zones du pays et les conditions de sécurité restent difficiles.

Les personnes déplacées ont besoin de nourriture, sécurité, protection et paix

Vendredi, la Coordinatrice adjointe des secours d’urgence de l’ONU, Ursula Mueller, a conclu une mission de quatre jours au Mali. Une visite au cours de laquelle la numéro deux du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a pu constater les effets des affrontements et de la crise agro-pastorale qui touchent plus de 5 millions de personnes.
Le nombre de personnes déplacées au Mali a fortement augmenté depuis le début de l’année pour atteindre plus de 75.000 en fin juillet. La situation à Mopti, où s’est rendu jeudi Mme Mueller, illustre bien cette tendance. Selon les acteurs humanitaires, leur nombre est passé de 2.000 en avril à 12.000 en juillet dans cette région du centre du pays.
Au Mali, comme dans de nombreux pays du Sahel, l’insécurité alimentaire et la malnutrition figurent parmi les problèmes les plus importants. « Les communautés affectées ont, dans la plupart des cas, épuisé leurs réserves alimentaires plus tôt que d’habitude et sans assistance suffisante, elles se trouvent dans une situation de vulnérabilité très aiguë », a alerté Mme Mueller lors d’une conférence de presse organisée à la fin de sa mission.
4,6 millions de personnes (soit 1 Malien sur 4) souffrent d’insécurité alimentaire et l’état nutritionnel des enfants reste une préoccupation majeure. Plus de 930.000 personnes sont dans une situation d’insécurité alimentaire sévère (55% de plus qu’en 2017) et ont besoin d’une aide immédiate.
Face à cette urgence humanitaire, les fonds manquent. Sur les 330 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins des 2,9 millions de Maliens en 2018, l’ONU et ses partenaires humanitaires n’en n’ont reçu que 106 millions – soit un peu moins du tiers du financement requis. « Sans financement suffisant, la crise ne fera que s’aggraver et deviendra encore plus difficile à juguler », a prévenu la haute responsable d’OCHA.

Un.org

Lejecom

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