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L’AVOCAT EST UN MÉDECIN DU DROIT

L’une des bases de la procédure pénale est la présomption d’innocence. Elle signifie que toute personne poursuivie est reputée innocente jusqu’à ce qu’elle soit déclarée coupable et condamnée de manière définitive par les tribunaux compétents.

Ce principe est, hélas!, ignoré ou violé par le grand public qui déclare d’office coupable toute personne poursuivie ou emprisonnée. Certains me demandent même pourquoi j’accepte de défendre tel ou tel inculpé ou accusé qui, à leurs yeux, ne peut être que coupable.

Or, les cas sont nombreux où des individus sont innocentés par la justice après avoir séjourné en prison. La justice, qu’elle soit américaine, française ou africaine, peut se tromper.

En outre, par sa science, l’avocat fait bénéficier son client des faveurs que la loi a prévues et que le client ignore. Ainsi, la loi prévoit des cas où les poursuites doivent être abandonnées même s’il existe des preuves claires contre la personne poursuivie : par exemple, en vertu de ce qu’on appelle “la prescription”, celui qui tue son prochain mais n’a pas été poursuivi pendant les 10 années suivantes ne peut plus l’être. Celui qui a volé mais n’a pas été poursuivi pendant les 3 années suivantes ne peut plus l’être. Dans ces cas, la loi sanctionne la négligence de ceux qui auraient dû poursuivre et protège la liberté du citoyen qui ne doit pas vivre éternellement sous la menace de poursuites.

La mission de l’avocat, en tant qu’auxiliaire de justice, est d’aider la vérité à triompher, et non de mentir ou de se rendre complice de son client. Comme un médecin, l’avocat est tenu d’une obligation de moyens et non de résultat. En clair, il doit défendre son client avec loyauté, prudence et diligence, mais sans lui garantir une libération ou un acquittement. Exactement comme un médecin donne à son patient les bons médicaments sans lui garantir qu’il ne mourra pas.

Par ailleurs, autant le médecin soigne son patient sans lui reprocher ce qui l’a rendu malade (tabac, alcool, etc.), autant l’avocat défend son client sans le juger. Après tout, s’il n’y avait pas des malades et des accusés, y aurait-il des médecins et des avocats ?
Maître Cheick Oumar Konaré

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