L’intronisation d’un nouveau chef des griots ait toujours lieu après le décès du précédent. Donc, il s’agit d’une fonction qui est, en réalité, un mandat à vie que les chefs des griots sont toujours investis.
Le jeudi 15 janvier 2015, au quartier de Badalabougou, en présence de plusieurs chefs de griots venus de l’intérieur du pays et de toutes les communes de Bamako, le Doyen d’âge Kabiné Sissoko a été intronisé comme chef des griots de la capitale malienne pour succéder au feu Bakary Soumano. La cérémonie s’est déroulée en présence d’une fourchette de Responsables politiques et administratifs et d’une forte délégation de la société civile de la place. Ce sont, entre autres, l’Honorable Mamadou Awa Gassama de l’Assemblée Nationale et Me Dagaisama, Représentant du ministre de la culture.
En effet, la semaine dernière, les citadins de Bamako ont été témoigné aux cérémonies de l’intronisation du successeur de Diéli Bakary Soumano à la tête de l’association des griots de la ville aux Trois caïmans. Désormais, le Doyen détenteur de la chefferie traditionnelle des griots de Bamako répond au nom de Kabiné Sissoko. Il a 108 ans révolus et mesure 1,91 mètre. Il est le plus âgé et supposé être le plus le plus grand rassembleur et le plus écouté des griots de notre capitale. Et, c’est dans cette logique qu’il a été unanimement désigné par ses collègues pour diriger leurs destinées.
Pour les activités marquantes de la cérémonie traditionnelle, il y a eu trois volets phares qui sont tous d’ordre rituel et incantatoire. Ce sont la remise officielle de trois symboles de la chefferie des griots (la «peau» sur laquelle le chef doit s’asseoir lors de son intronisation, le chapeau du chef qu’il porte pour dire toute la vérité et trancher tout litige, l’écharpe qu’il porte au tour du cou chaque fois qu’il est sollicité dans l’exercice de sa fonction de réconciliation ou de socialisation, une aiguille pour renforcer les liens sociaux au sein de la communauté).
Ensuite, l’honneur est revenu à un groupe de sept dignitaires des griots de remettre à leur chef nouvellement intronisé son « bâton de commandement ».
En fin, ils l’ont remis son sac, une gibecière qui contiendra assez d’objets occultes qui ont été réunis pour le besoin de la cause et entassés de façon discrète et mystérieuse.
Fassoko Coulibaly
Source: Notre Printemps