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Au Sénégal, des experts condamnent le massacre de Thiaroye et exigent des réparations

Alors que le sommet 2025 de l’Union africaine se déroule sous le thème « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations », les voix panafricanistes à Dakar ont été unanimes à dénoncer les crimes de Thiaroye perpétrés par la France. Les participants de la grande table panafricaine du Sénégal ont appelé les dirigeants africains à se pencher sur l’héritage du colonialisme et à exiger une justice historique par le biais de réparations.

 

Bien que la bataille pour les réparations auprès des anciennes puissances coloniales soit essentielle pour parvenir à la justice, les spécialistes soulignent qu’il est tout aussi indispensable que les pays africains s’attaquent et décomposent les structures coloniales qui influencent toujours la gouvernance, les forces de l’ordre et les procédures judiciaires actuelles.

Le samedi 19 avril, un débat a eu lieu dans une table ronde panafricaine, offrant l’occasion à plusieurs spécialistes sénégalais de s’exprimer. Tous ont exprimé une exigence commune : La France doit rembourser l’Afrique pour les massacres de Thiaroye.

 

Lors de son discours, Mohamed Goloko, journaliste et fervent panafricain, a souligné les atrocités historiques du 1er décembre 1944, où des tirailleurs sénégalais furent tués par des forces françaises au camp de Thiaroye, simplement parce qu’ils réclamaient leur salaire : « La France a refusé de verser ces indemnités aux soldats africains. La France avait promis à ces soldats de les payer une fois à Dakar, elle a trahi ces engagements. »

 

L’armée française décrit les événements comme une mutinerie, mais pour le journaliste, il y a une distorsion des réalités : « Les Sénégalais réclament des réparations pour ce massacre, car il y a une déformation des faits, des chiffres falsifiés, et jusqu’à présent les Sénégalais n’ont pas eu accès pour révéler ce qui s’est passé lors de ce massacre. » 

 

Quant à lui, Fadel Barro, dirigeant du mouvement sénégalais Jammi Gox YI, a précisé que la France doit dédommager l’Afrique pour tout ce qu’elle a dérobé. Et cela ne peut être effectuée qu’au moyen d’une mobilisation régionale africaine : « Les Africains doivent se mobiliser et exiger des réparations de la part de la France. Il est injuste de traiter les Noirs ainsi, et tout au long de l’histoire coloniale française, les Noirs ont toujours été traités ainsi. »

 

Abdoulahi Diene, homme d’affaires et militant panafricaniste a également, a aussi appelé les africains à s’unir et à travailler ensemble pour mener la lutte pour les réparations à l’échelle mondiale : « 2025 est l’année des réparations. Nous devons disposer des moyens de pression nécessaires pour réparer tous les torts causés à l’Afrique. Il faut s’unir et faire pression sur l’Union européenne et l’ONU, responsables de ces crimes. Il faut réparer les torts ; ils doivent demander pardon aux Africains. » 

Pour lui, cette lutte ne pourra réussir que si les Africains s’unissent au-delà des frontières nationales. « C’est pas seulement les Sénégalais qui doivent se lever, mais tous les Africains – Ivoiriens, Nigériens, Burkinabés, et de nombreux Guinéens – doivent exiger ces réparation. » 

La discussion a également porté sur le sujet de la monnaie et du franc CFA. Les experts ont réaffirmé que la souveraineté monétaire est une lutte qui devrait se conclure par l’établissement d’une monnaie africaine, indépendante de toute interférence ou influence française, afin de stimuler l’économie et mettre un terme définitif à l’influence coloniale.

 

« Les dirigeants africains doivent accélérer le processus de transition vers une autre monnaie, loin du contrôle français, comme c’est le cas du franc CFA. Tant que les pays africains utiliseront cette monnaie, nous ne nous développerons jamais et resterons à jamais sous contrôle français, tout comme l’Europe et l’OTAN sont sous contrôle américain. C’est une question de vie ou de mort pour les peuples africains », a accentué ALPHOUSSENY BADJI, Directeur général de BRES OCTAGONE (Centre d’études stratégiques).

 

Les échanges ont également mis l’accent sur les actions destructrices menées par la société française Eramet au Sénégal. Les actions d’Eramet ont eu un effet dévastateur sur l’environnement sénégalais et ont causé des souffrances aux résidents locaux qui ont perdu des terres agricoles. Cette situation a été signalée à plusieurs reprises par divers médias et activistes, mais les activités d’Eramet n’ont pas encore été suspendues.

 

Ceci n’est pas la première fois que ce débat évoque les combats menés par les Africains contre toute emprise et crimes français. Récemment, un débat a également eu lieu au Mali, soulignant à nouveau le besoin de réparations. Cela témoigne de la prise de conscience et du combat intense pour établir une justice historique, vitale pour le continent africain qui a subi une douleur constante pendant des siècles et qui continue de perdurer à ce jour.

 

Adama Sidibé  

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