Selon certains riziculteurs de zone de M’Bewani, un village situé à 30 km de Markala, dans la zone Office du Niger, cette maladie mystérieuse qui affecte les champs de riz, se propage tel un virus et « anéantit », au passage, toutes les cultures. Modibo Soulalé, un riziculteur parmi les producteurs affectés dit n’avoir récolté que sept sacs de riz sur une superficie d’un hectare l’année dernière. Selon lui, à la même superficie, il n’a produit que 14 sacs de riz paddy, la saison suivante alors que les paysans produisaient normalement entre 70 à 80 sacs de riz paddy par hectare, soit environ trois à quatre tonnes de riz graine.
Aux dires de ces paysans, cette maladie assèche les tiges de riz, attaque au moment de la montaison (montée à graine), ou au stade de la maturation. « Ainsi, même si le riz germe, il ne produira pas de graine », a précisé Mohamed Djiré, un grand riziculteur dont plus de 10 hectares de champ de riz a été contaminés par cette maladie dans la zone de M’Bewani.
Ce qui est sûr, cette situation est en train de causer un désarroi au niveau des riziculteurs qui ne cachent pas leur lassitude : « Cette année, je suis particulièrement découragé. Chaque année, je paie 150.000 FCFA de redevance eau aux Chinois, soit 50.000 FCFA en contre-saison et 100.000 FCFA en saison normale. Sans compter les frais d’engrais, de labour, de repiquage, de fauchage, etc. L’investissement total dépasse les 300.000 FCFA par hectare. En fin de compte, je ne fais jamais de bons résultats », se lamente Modibo Soulalé.
Même réponse au niveau du directeur de la zone de M’Bewani, M. Auguste Drago qui confirme que les paysans utilisent beaucoup d’herbicides au lieu de faire le désherbage et l’entretien des réseaux tertiaires.
Par ailleurs, le directeur a rassuré que des recherches sont en cours pour résoudre le problème.
La situation n’est pas aussi catastrophique a tempéré le directeur, selon AMAP, qui précise que la zone de M’Bewani n’est pas la seule attaquée par ce mal.
Des dégâts qui sont généralement dus, selon lui, au non-entretien des parcelles par les paysans, surtout que l’abondance de pluies cette année a favorisé le développement de parasites.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali