Le tweet, signé du ministre de la Communication malien Yaya Sangaré, vendredi 1er novembre, donne froid dans le dos : « À la suite de l’attaque de la position des FAMa (forces armées maliennes) à Indelimane, les renforts dépêchés ont retrouvé 54 corps dont 1 civil, 10 rescapés et constaté des dégâts matériels importants. »
L’armée malienne a subi l’une des plus grosses pertes depuis que ce pays de l’Afrique de l’Ouest a cédé une bonne partie de son territoire aux djihadistes. Cette attaque, qui survient après une centaine d’autres depuis 2012, s’est déroulée à la frontière avec le Niger. Elle montre la détermination des groupes terroristes à gagner chaque jour davantage de terrain. Ces dernières années, les assauts sont de plus en plus fréquents. Tant au nord (Tombouctou et Gao) qu’au centre et à l’est.
Quarante soldats avaient été tués dans deux assauts de combattants islamistes, le 30 septembre, à Boulkessy, et le 1er octobre, à Mondoro, localités situées dans le sud du pays, près du Burkina Faso. Un Burkina Faso lui-même en proie aux assauts des djihadistes. Le 17 mars, une attaque menée par un groupe terroriste contre un camp militaire à Dioura s’était soldée par la mort de 23 militaires.
Toutes ces attaques ont lieu sans qu’on ne puisse mettre la main sur les auteurs, qui repartent toujours avec armes et munitions des militaires. Au point qu’à Bamako, tout comme à Ouagadougou au Burkina Faso voisin, on hésite à équiper les forces de l’ordre. Un officier rencontré à Bamako, en juillet dernier, me disait qu’à « l’état-major, on ne sait plus quelle est la meilleure chose à faire : garder les armes pour les unités de renfort ou les laisser aux militaires sur le terrain ? La première option est la plus logique. On ne peut pas envoyer les soldats sur le terrain sans l’équipement adéquat. Seulement à chaque attaque, nos armes disparaissent. »
Quant aux forces étrangères, notamment françaises, présentes au Mali, elles paraissent assez discrètes, malgré les pertes qu’elles subissent, elles aussi (un soldat français, le 31e depuis l’engagement de la France dans cette région, a été tué, ce 2 novembre, lors d’une opération). Il est vrai que le territoire à couvrir est démesuré. Des manifestations, remettant en cause l’utilité de la présence de ces troupes étrangères, sont, du reste, régulièrement organisées pour demander leur départ.
Source: bvoltaire