« Tout peuple qui ne se connaît pas d’ennemis potentiels est un peuple appelé à disparaître ».

Durant les 23 ans de la présidence du général Moussa Traore, rien ne fut ménagé pour maintenir à l’armée son image. Quatre années après son départ du pouvoir, bien que l’institution fût laissée à l’abandon par les autorités de la troisième république, d’après “Military balance 1994/1995” de l’institut international d’études stratégiques de Londres, l’armée malienne se présentait de la manière suivante: 7650 hommes (Armée active) et 6900 hommes (Armée de terre).

Unités: deux bataillons de blindés, quatre bataillons d’infanterie, un bataillon d’infanterie aéroportée, deux bataillons d’artillerie, un bataillon du génie, un bataillon de forces spéciales, deux bataillons de défense anti-aérienne, une batterie de missiles sol-air,

Équipements: chars lourds de combat: 21T-34, chars légers: 18 de type 62, engins de reconnaissance: 20 BRDM-2, transports de troupes: 30 BTR-40, 10 BRS-60, 10 BTR-152, artillerie tractée: 85mm: 6 D-44; 100mm: 6 M-1944; 122mm: 8 D-30.

Lance-rockets (multiples) : 122mm: 2 BM-21; mortiers: 30 M-43 de 82 mm et 120 33. Canon de défense anti-aérienne: 3733: 6 M-1939; 57 mm: 6 S-60; missiles sol-air: 12 SA-3.

Marine: environ 50 hommes. Bases: Bamako, Segou, Mopti, Tombouctou; Unités de patrouille fluviale: 3. Armée de l’air: environ 400 hommes; 16 avions de combat, hélicoptères non armée;  avion d’attaque au sol: 5 MIG-17, avion de chasse: 11 MIG-21, avion de transport: 2 S Antonov 2, 2 Antonov 24, 2 Antonov 26; avion d’entraînement: 6 L-29, 1 MIG 15 UTI, 4 YAK-11, 2 YAK-18; Hélicoptères: 2 Mi-4, 1 Mi-8.

L’armement et l’équipement constitués sous le régime du général Moussa Traore et qui avaient fait de notre armée la plus puissante de l’Afrique Occidentale Francophone ont été laissés à l’abandon ou n’ont fait l’objet d’aucun entretien. Les matériels en dégradation avancée ont été démontés en pièces et bradés. Pour cet entretien, 500 millions de FCFA avaient été demandés par les Russes auprès de qui ils ont été acquis. « Le premier président démocratiquement élu de la République du Mali » a estimé la dépense inutile et ne l’a pas fait. Dans le même temps, il aurait investi 100 millions de FCFA dans la communication pour soigner son image sur la scène internationale et 900 millions de FCFA pour s’approvisionner en gaz lacrymogène afin de gazer son opposition. Pire, lors d’une cérémonie fortement médiatisée, en présence des diplomates accrédités, il procède à la destruction de nos stocks de mines antipersonnelles.

Sambou Sissoko 

Source:  Le Démocrate