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L’argent pourrit la vie des prostituées de salon

«On peut gagner en moyenne entre 15 000 et 20 000 francs, pas plus. Tout le monde gagne, mais ce ne sont pas des sommes folles. Je voudrais acheter un appartement, mais je ne peux même pas déclarer cet argent en France parce que c’est de l’espèce, donc je suis obligée de le laisser ici. En France, si tu mets cet argent à la banque, on te demande d’où il vient. Il faut avoir un petit placard et planquer le fric.»

Ce passage est extrait d’une discussion entre Eva, un nom d’emprunt, et ses collègues prostituées dans un salon d’hôtesses à Genève. Une journaliste française, Sophie Bonnet, s’est immergée pendant l’été 2012 dans leur quotidien. Elle en a tiré un livre, Bordel, qui vient d’être publié et dans lequel elle montre, sans fard, la réalité de ces femmes. L’argent, omniprésent, est au centre de toutes leurs relations sans pourtant qu’elles puissent toujours en disposer comme elles le voudraient.

 

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Dépenses en Suisse

Douze heures par jour, elles discutent en attendant qu’un homme les choisisse. «Elles ne parlent jamais de sexe entre elles, seulement d’argent. Elles sont mal à l’aise par rapport à cela. C’est un nouveau profil de prostituées», raconte Sophie Bonnet. Dans ces salons se retrouvent des jeunes femmes, entre 18 et 25 ans, qui se livrent de leur plein gré à l’exercice de la prostitution; non par nécessité mais souvent pour ne pas travailler au salaire minimum en France. L’auteure l’explique ainsi: «Ce ne sont pas forcément des femmes qui doivent se prostituer pour nourrir leur famille. Elles refusent le travail. Elles ont vu leurs parents s’échiner pour le SMIC et ne veulent pas de cette existence. Elles essaient une fois la prostitution et, après, elles ne laissent plus tomber. Elles sont, en quelque sorte, les sœurs des types qui trafiquent du shit dans les cités de banlieue.»

Ces «hôtesses» viennent majoritairement des grandes villes françaises et ne passent que quelques jours par mois en Suisse, au bénéfice d’une autorisation de travail de 90 jours par an; 80% des employées de Lisa Ceszkowski, la patronne du salon Venusia à Genève, dans lequel Sophie Bonnet a enquêté, sont Françaises.

Ces dernières ne peuvent pas rentrer en banlieue avec les milliers de francs qu’elles ont gagnés. «L’impossibilité d’évoquer l’argent gagné et de partager leur «réussite matérielle» avec leur famille ou leurs proches les pousse à faire disparaître les sommes gagnées. De plus, même si elles sont déclarées à la Brigade des mœurs, beaucoup de filles ne cotisent pas et ne paient pas d’impôts. Elles ne peuvent rien transférer légalement en France», rappelle Sophie Bonnet. Alors, ces femmes, pour compenser, dépensent les milliers de francs qu’elles gagnent en vêtements de luxe, factures de téléphone, bijoux ou cocaïne.

source :  tribune geneve

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