oins d’un mois après les évènements du 30 avril 2012 entre les bérets rouges et les éléments de la junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, plusieurs bérets rouges enlevés par les éléments du Cnrdre sont portés disparus. Informé par la population et les forains de l’existence d’un charnier dans les localités de Diago et Doubabougou, l’honorable Lanceni Balla Keita, député élu sur la liste Adema dans le Mandé, a informé le Directeur de Publication du journal «Le Prétoire», Birama Fall, pour mener des investigations sur le terrain. Suite à l’interpellation de M. Fall par la Sécurité d’Etat et autres intimidations sur la base des écoutes téléphoniques, l’information n’a pas été publiée.
«J’ai été informé le jeudi 5 mai 2012 par un ami, conseiller communal dans la commune de Diago, sur l’existence d’un charnier. Ce dernier a été informé par les forains qui sont venus de Diago et de Doubabougou. Gênées par des coups de feu nocturnes et la présence de nouvelles tombes sur les lieux, les populations ont décidé d’informer la Gendarmerie de Kati. Le patron de la Gendarmerie aurait conseillé aux forains de se taire sur le sujet. Suite à ça, j’ai décidé d’informer le Directeur de publication du journal « Le Prétoire », Monsieur Birama Fall, pour mener des investigations sur le terrain. Malheureusement ce dernier a été interpellé par la Sécurité d’Etat sur la base des écoutes téléphoniques. J’ai été aussi interpellé tout comme M. Fall. A la Sécurité d’Etat, j’ai été auditionné par trois officiers qui sont : Colonel- major Konaté, Commandant N’Diaye et le Commissaire Coulibaly. Ils ont demandé de partir montrer le charnier en question. Face à mon refus, les trois officiers ont changé de ton en me demandant de contribuer à l’apaisement en tant que responsable politique de ce pays».
Nous vous proposons l’intégralité de l’information donnée par Lanceni Balla Keita à notre Directeur de Publication
Le Cnrdre et les charniers de diago
«Les combats qui ont éclaté le lundi 30 avril 2012 et qui se sont poursuivis le mardi 1er mai entre les commandos parachutistes (bérets rouges), fidèles à l’ancien régime et la junte militaire ont plongé tout le Mali dans le désarroi. Le bilan des affrontements a été très lourd.
D’aucuns parlent de 14 ou plusieurs dizaines de morts selon les sources. Le fait nouveau est relatif à la situation des bérets rouges qui se sont présentés au Camp 1, suite à un communiqué du Cnrdre, pour se faire recenser.
Des sources concordantes rapportent que beaucoup de ces éléments qui se sont rendus ont été tout simplement amenés nuitamment dans les localités de Diago et Doubabougou pour être exécutés et enfouis dans des fosses communes. D’après les mêmes sources, les exécutions continuent et les charniers se multiplient de jour en jour. Le Capitaine Sanogo avait lui même déclaré à la télévision nationale que « c’est une affaire militaire qui sera réglée militairement ». Chose inadmissible dans un pays de droit où plusieurs associations de défense des droits du citoyen existent.
Si ces informations s’avèrent justes, ce qui semble être le cas, le Capitaine Sanogo va-t-il échapper à la Cour pénale internationale.
Dans ces conditions, le Cnrdre, pourra- t- il être amnistié par l’Assemblée nationale ? Dans un pays démocratique, voici de la matière à travailler urgemment pour l’Association malienne des droits de l’Homme !»
Propos recueillis par Nouhoum DICKO